Les polémiques
Le statut exceptionnel de Shakespeare sur la scène littéraire anglo-saxonne a naturellement entraîné un culte autour de sa personne, matérialisé par une recherche critique toujours plus pointue. La rareté des informations concernant sa biographie entraîna de nombreuses polémiques et remises en question, principalement autour de l’identité même du dramaturge. Nous ne rendons pas ici un résumé exhaustif de la question, mais nous dressons une liste des éléments les plus importants dans le débat général.
La renommée de William Shakespeare a continué de grandir après l’époque élisabéthaine, comme le montre le nombre d’œuvres critiques qui lui furent dédiées dès le XVIIe siècle et par la suite[57],[58],[59],[60]. Pourtant, même s’il avait une excellente réputation de son vivant, Shakespeare n’était pas considéré comme le meilleur poète de l’époque. On l’intégrait dans la liste des artistes les plus en vue, mais il n’atteignait pas le niveau d'Edmund Spenser ou de Philip Sidney surtout parce que « outre les critiques malveillants d'un entourage qui prétendait que les drames de Shakespeare n'avaient pas été écrits par lui, on s'opiniâtrait dans l'idée que l'homme n'était qu'un ignorant[61]. » Il est difficile d’évaluer sa réputation en tant qu’écrivain pour la scène : les pièces de théâtre étaient alors considérées comme des œuvres éphémères, d’indignes divertissements sans véritables valeurs littéraires. Toutefois, le Folio de 1623 et sa réédition neuf ans plus tard prouvent qu’il était tout de même passablement respecté en tant que dramaturge : les coûts d’impression opéraient une sorte de sélection préalable pour les auteurs « publiables » ; avant lui, Ben Jonson avait été un pionnier dans ce domaine, avec la publication de ses œuvres en 1616.
Après l’interrègne (1642-1660), pendant lequel le théâtre fut interdit, les troupes théâtrales de la Restauration eurent l’occasion de puiser dans un beau vivier de dramaturges de la génération précédente : Beaumont et Fletcher étaient extrêmement populaires, mais également Ben Jonson et William Shakespeare. Leurs œuvres étaient souvent adaptées pour la dramaturgie de la Restauration, alors qu'il nous semble aujourd’hui blasphématoire d’avoir pu mutiler les œuvres de Shakespeare. Un exemple célèbre concerne le Roi Lear de 1681, aseptisé par Nahum Tate pour se terminer en happy-end, version qui demeura pourtant jouée jusqu’en 1838. Dès le XVIIIe siècle, la scène anglaise jusque-là dominée par Beaumont et Fletcher fit place à William Shakespeare, qui la tient jusqu’à nos jours.
Si son entourage immédiat et son époque manifestèrent une certaine méfiance à son égard, les intellectuels, critiques littéraires et écrivains des siècles suivants lui rendirent très vite un hommage appuyé[62]. Les règles rigides du théâtre classique (unité de temps, de lieu et d’action) n’avaient jamais été suivies par les dramaturges anglais, et les critiques s’accordaient pour donner à Ben Jonson une poussive seconde place. Mais la médaille d’or fut immédiatement accordée à « l’incomparable Shakespeare » (John Dryden, 1668), le naturel intuitif, le génie autodidacte, le grand peintre du genre humain. Le mythe qui voulait que les romantiques furent les premiers à apprécier Shakespeare à sa juste valeur ne résiste pas aux témoignages enthousiastes des écrivains de la Restauration et du XVIIIe siècle, comme John Dryden, Joseph Addison, Alexander Pope et Samuel Johnson. On doit aussi aux spécialistes de cette période l’établissement du texte des œuvres de Shakespeare : Nicholas Rowe composa la première édition académique du texte en 1709, et la Variorum Edition d’Edmund Malone (publiée à titre posthume en 1821) sert encore aujourd’hui de base aux éditions modernes. Au commencement du XIXe siècle, des critiques romantiques comme Samuel Taylor Coleridge vouèrent une admiration extrême pour Shakespeare (la « bardolâtrie »), une adulation tout à fait dans la ligne romantique, vouant une révérence au personnage du poète, à la fois génie et prophète.
Les documents officiels prouvent qu’un certain William Shakespeare a bel et bien vécu à Stratford-upon-Avon et à Londres. La majorité des critiques est désormais d’accord pour identifier ce William Shakespeare comme l'auteur des pièces. Pourtant, il y eut autrefois une polémique passionnée sur l’identité du dramaturge, à laquelle ont même participé des écrivains comme Walt Whitman[63], Mark Twain (« Is Shakespeare Dead[64]? »), Henry James ou Sigmund Freud : tous doutaient que le citoyen de Stratford nommé William Shaksper ou Shakspere ait réellement composé les œuvres qui lui étaient attribuées.
Leurs arguments sont multiples : absence de mention d’œuvres littéraires dans son testament, inexistence de manuscrits littéraires d'époque[65], circonstances très floues des années de formation du jeune artiste, variation de l’orthographe de son patronyme, manque d'homogénéité du style et de la poétique des œuvres. Les spécialistes sont actuellement en mesure de réfuter ce genre d’argumentaire et pensent avoir éclairci le prétendu mystère de l’identité du poète, polémique qui, comme ils le font remarquer, commence au XIXe siècle avec des observations sur le supposé manque d’éducation de l’auteur, seuls des aristocrates ayant eu l'étoffe d'écrire de telles pièces mais ne pouvant les assumer, auraient utilisé Shakespeare comme prête-nom[66],[67]. Auparavant, les critiques n'étudiaient pas la question[68].
Les critiques s’appuient aussi sur l’extrême rareté des documents historiques et les mystérieuses contradictions dans sa biographie : même une vénérable institution telle que la National Portrait Gallery de Londres refusa d’authentifier le célèbre Flower Portrait de Stratford-upon-Avon, qui tomba en discrédit après qu’il se fut avéré qu’il s’agissait d’une contrefaçon du XIXe siècle[N 4]. Certains francs-tireurs ont donc suggéré que des écrivains comme Francis Bacon[69], Christopher Marlowe[70], John Florio, la reine Élisabeth Ire ou le roi Jacques Ier d'Angleterre se cachaient derrière le pseudonyme de Shakespeare en tant qu’auteurs principaux ou co-auteurs de tout ou partie des œuvres. Leurs origines aristocratiques expliquant la surprenante maîtrise stylistique du jeune homme de Stratford.
La thèse Bacon repose essentiellement sur un cryptogramme qui aurait été découvert dans l'édition originale des œuvres de Francis Bacon, notamment le De rerum organum : cette édition recellerait, cryptée et codée, une autobiographie de F. Bacon, lequel n'hésiterait pas à proclamer qu'il a « réalisé des œuvres diverses, comédies, tragédies, qui ont connu une grande renommée sous le nom de Shakespeare ». Ce texte contient cependant, par ailleurs, un nombre d'invraisemblances tel qu'on ne peut sérieusement lui accorder crédit[71].
D'autres « anti-stratfordiens » comme Abel Lefranc ou J. T. Looney pensèrent que les pièces devaient être l'œuvre d'un homme de cour. Le nom du comte de Derby est avancé par Abel Lefranc en 1918 dans Sous le masque de William Shakespeare : William Stanley, VIe comte de Derby, celui d'Édouard de Vere, le 17e comte d’Oxford, un noble familier de la reine Élisabeth, par J. T. Looney. Le comte de Rutland et l'un ou l'autre des comtes d'Essex sont aussi nommés.
Ainsi, dans les années 1920[72], les partisans du comte d’Oxford ébauchèrent des théories s’appuyant sur des correspondances entre la vie de ce gentilhomme et les événements décrits dans les sonnets shakespeariens (théorie oxfordienne de la paternité de Shakespeare (en)). En outre, Edward de Vere était considéré de son vivant comme un poète et écrivain talentueux qui possédait la culture et l’expérience que les partisans de cette thèse pensaient qu'on était en droit d'attendre d’un dramaturge de la stature de Shakespeare. Mais le comte était né quatorze ans avant Shakespeare et décédé douze ans avant lui[73].
En 1907, le critique allemand Karl Bleibtreu (en) affirme dans Der Wahre Shakespeare que l'auteur des grandes pièces signées Shakespeare est Roger Manners, Lord Rutland, thèse reprise en 1912 par Célestin Demblon dans son ouvrage Lord Rutland est Shakespeare.
En 2007, c’est le tour de Sir Henry Neville, diplomate, membre du Parlement, qui, selon Brenda James et William Rubinstein, aurait demandé à Shakespeare de lui servir de prête-nom[74]. Stimulé par cette théorie, John Casson se met au travail et affirme bientôt avoir découvert six nouveaux titres qui seraient des œuvres de Shakespeare-Neville, dont Arden of Faversham et Mucidorus[75].
L'œuvre de Shakespeare est aussi parfois attribuée à d'autres dramaturges : Chettle, Dekker, Robert Greene qui accuse Shakespeare de plagiat dans Greene's Groats-Worth of Wit (en), Middleton, Peele, Webster : tous ont eu des partisans plus ou moins convaincants.
Dès 1882, une bibliographie de la controverse est publiée. On en arrive en fin de compte à une liste de cinquante candidats en 2007 puis 77 en 2012[76], lesquels auraient travaillé séparément, ou collaboré, pour fabriquer cette œuvre composite qu'est le théâtre de Shakespeare.
La question corollaire à l’identité est celle de l’intégrité des textes : les critiques rencontrent des difficultés avec certaines pièces (voir notamment Henry VI (première partie)) pour déterminer exactement quelle part du texte il faut attribuer à Shakespeare. À l’époque élisabéthaine, les collaborations entre dramaturges étaient fréquentes, et les spécialistes continuent d’étudier les textes de l’époque pour dessiner un contour plus précis de l’apport réel du poète[77].
Quelques chercheurs contemporains ont écrit que Shakespeare était aux marges de l'anglicanisme et avait de fortes inclinations vers la religion catholique[78].
Enfin, divers auteurs maçonniques ont affirmé que Shakespeare était membre des loges[79]. Quelques-uns vont jusqu'à dire qu'il fut le créateur de la franc-maçonnerie[80].
La question est irrésolue : Shakespeare n'aurait pas pu être un bon catholique s'il était membre des loges, car la franc-maçonnerie a été fréquemment condamnée par les papes. De plus, l'anglicanisme était très proche du catholicisme sur de nombreux aspects et oscillait continuellement entre une branche catholique et une branche protestante.
Le contenu des œuvres attribuées à Shakespeare a soulevé la question de son identité sexuelle. Son éventuelle bisexualité a scandalisé la critique internationale, eu égard à son statut d'écrivain célèbre[81].
La question de savoir si un auteur élisabéthain était « homosexuel » dans le sens moderne est anachronique, les concepts d'homosexualité et de bisexualité n'ont émergé qu'au XIXe siècle. Tandis que la sodomie était un crime à l'époque de Shakespeare, il n'y avait aucun mot pour désigner une identité exclusivement homosexuelle. Bien que vingt-six des sonnets de Shakespeare soient des poésies d'amour adressées à une femme mariée (connue comme la « dark lady » - la dame sombre), cent vingt-six sont adressés à un jeune homme (connu comme le « fair lord » - le prince éclatant). La tonalité amoureuse du dernier groupe, qui se concentre sur la beauté du jeune homme, a été interprétée comme preuve de la bisexualité de Shakespeare, bien que d'autres considèrent que ces sonnets ne se rapportent qu'à une amitié intense, un amour platonique[82].
« Shakespeare, notre contemporain [N 5] »
- Dans le roman 1984 de George Orwell, les seules œuvres artistiques qui ont échappé à la censure sont les œuvres de Shakespeare.
- La Reduced Shakespeare Company, dont le nom est évidemment une référence à la Royal Shakespeare Company, est une troupe d'acteurs américaine qui se produit depuis 1995 au Théâtre Criterion sur Piccadilly Circus, à Londres. Ils ont écrit et joué avec succès la pièce The Compleat Works of Wllm Shkspr (abridged) (Les œuvres complètes de William Shakespeare en abrégé), soit 37 pièces de Shakespeare condensées en 107 minutes. Pour le compte de la BBC, une version radio a aussi été enregistrée et diffusée en 1994.
- Le film Shakespeare in Love, sorti en 1999 sur un scénario de Tom Stoppard, s'inspire (peut-être) d'un épisode de la vie de Shakespeare survenu en 1593 : endetté jusqu'au cou et harcelé par son commanditaire, Shakespeare promet de lui livrer rapidement une nouvelle pièce, qu'il a intitulée Roméo et Ethel, la fille du pirate. Mais, hors le titre, le dramaturge n'a pas la moindre inspiration. Viola, une jeune lady appréciant les sonnets de Shakespeare, rêve de monter sur scène, ce qui est rigoureusement interdit aux femmes à cette époque. Elle se déguise alors en garçon et décroche le rôle de Roméo. Shakespeare découvrant l'identité de son jeune premier en tombe alors amoureux et trouve enfin l'intrigue et le nouveau titre de sa pièce Roméo et Juliette soufflée dans une taverne par Christopher Marlowe.
- Beaucoup de ses pièces ont fait l'objet de réécriture, notamment Hamlet, et aussi Le Roi Lear, qui a même été transposé au Japon dans une adaptation cinématographique : Ran d'Akira Kurosawa. La pièce préférée de nombreux comédiens est Hamlet dont les plus grands acteurs ont souhaité interpréter le rôle. Sarah Bernhardt l'a incarné elle-même en 1899. Ensuite, c'est devenu le rôle fétiche notamment de Richard Burton, Laurence Olivier, Jean-Louis Barrault, Vittorio Gassman, Mel Gibson. Macbeth a également été projeté dans le Japon médiéval, par Akira Kurosawa, qui y a trouvé l'inspiration pour son film Le Château de l'araignée.
- Il existe en France une « Shakespearomanie » attestée et répertoriée dans les ouvrages de littérature générale. Le Larousse des littératures la décrit ainsi : « empressement que suscitèrent en France les œuvres de Shakespeare à partir du XVIIIe siècle, Hamlet connut plus de 200 représentations entre 1769 et 1851[83]. »
- Il existe un langage de programmation, le Shakespeare Programming Language qui permet d'écrire des programmes sous la forme d'une pièce de théâtre du barde.
Annexes
: ouvrage ou article utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- Peter Ackroyd (trad. Bernard Turle), Shakespeare : La Bibliographie [« Shakespeare, The Biography »], Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points » (no P1986), 2006 (1re éd. 2005), Poche, 764 p. (ISBN 978-2-7578-0556-5)
- Stendhal, Racine et Shakespeare, Paris, Le Divan, 1928.
- Victor Hugo, William Shakespeare, Paris, Librairie Internationale, 1863.
- Jean-Marie et Angela Maguin, William Shakespeare, Paris, Fayard, 1996. (ISBN 2213596239)
- C.L Chambrun, Shakespeare retrouvé, Paris, Larousse et Plon, 1948.
- H. Granville-Barker et G.B Harrison, A Companion to Shakespeare Studies, Cambridge, 1934, réimpression 1960.
- Michèle Willems, La Genèse du mythe shakespearien, 1600-1780, Paris, PUF, 1980.
- Fausto Cercignani, Shakespeare's Works and Elizabethan Pronunciation, Oxford, Clarendon Press, 1981.
- Samuel Schoenbaum, Shakespeare's Lives, Oxford University Press, 1987, réédition 1991, 1998 (ISBN 0198186185)
- Jean Paris, Hamlet ou Les personnages de fils, Paris, Le Seuil, 1953.
-
Jan Kott, Szkice o Szekspirze, 1961, édition révisée et complétée : Szekspir współczesny, Varsovie, PIW,
1965.
- en français : première édition : Shakespeare notre contemporain, traduction d'Anna Posner, Collection "Les Temps Modernes", Paris, Julliard, 1962 - réédition : traduction d'Anna Posner, préface de Peter Brook, Paris, Payot, coll. Essais Payot, 1993 (ISBN 9782228886222); coll. Petite Bibliothèque Payot, n° 593, 2006 (ISBN 2228900990) [présentation en ligne]
- Jean Paris, Hamlet et Panurge, Paris, Le Seuil, coll. "Change", 1971.
- François Laroque, Shakespeare: comme il vous plaira, Paris, Gallimard, coll. "Découvertes", 1991.
- André Suarès, Poète Tragique, Portrait de Prospero, Paris, Émile-Paul, 1921, réed. "Œuvres", Paris, R. Laffont, coll. "Bouquins", 2003
- Georges Connes, Le Mystère shakespearien, Paris, Boivin, 1926 (ASIN B0000DUT9L)
- Michele Ciarammella, A Short Account of English Literature, chapitre : "The Age of Shakespeare", Rome, Edizioni
Cremonese, 1957 - Londres, Cassel & Co. Ltd, 1966.
Michele Ciarammella est spécialiste de la littérature anglaise et professeur à l'université de Naples.
- Richard Marienstras, Le Proche et le lointain (sur Shakespeare, le drame élisabéthain et l'idéologie anglaise aux XVIe et XVIIe siècles), Paris, Minuit, coll. Arguments, 1981.
- Théâtre du Soleil, Shakespeare, introduction de Claude Roy, Double Page, n°21, 1982
- Théâtre du Soleil, Shakespeare, 2e partie, textes de Sophie Moscoso et Raymonde Temkine, Double Page, n°32, 1984
- Jean-Claude Lallias, Jean-Jacques Arnaud, Michel Fournier, Shakespeare, la scène et ses miroirs, Théâtre Aujourd’hui, n°6, CNDP, 1998 (Diapositives et CD, sur La Nuit des rois) [présentation en ligne]
- René Girard, Shakespeare, les feux de l'envie, Paris, Grasset, 1990.
- Pascale Drouet, Mise au ban et abus de pouvoir. Essai sur trois pièces tragiques de Shakespeare, Paris, Pups, 2012, (ISBN 978-2-84050-852-6)
- The Life of Shakespeare (1914) réalisé par Frank R. Growcott et J.B. McDowell
- Master Will Shakespeare (1936) réalisé par Jacques Tourneur
- Life of Shakespeare (1978) réalisé par Mark Cullingham et Robert Knights
- Looking for Richard film documentaire réalisé par Al Pacino en (1995), présentant la vision populaire de l'œuvre de Shakespeare à travers des séquences filmées de la pièce Richard III, avec Al Pacino, Alec Baldwin, Kevin Spacey, Winona Ryder, Aidan Quinn et Richard Cox
- Shakespeare in Love (1998) réalisé par John Madden, racontant la création de Roméo et Juliette avec Joseph Fiennes, Gwyneth Paltrow, Colin Firth, Ben Affleck, Judi Dench
- Why Shakespeare? (2005) documentaire de Lawrence Bridges sur l'influence de Shakespeare dans le jeu de l'acteur (avec entre autres Tom Hanks, Martin Sheen ou Michael York...)
- Anonymous (2011) réalisé par Roland Emmerich
Les pièces de Shakespeare ont été adaptées dans plus de 420 films[84]. Certains sont fidèles à l'histoire originale, d'autres n'utilisent que des éléments de l'intrigue. Cette liste est donc une sélection (une liste quasi exhaustive est établie par le British Universities Film & Video Council)[N 6].
- Le Songe d'une nuit d'été, film américain de William Dieterle et Max Reinhardt (1935).
- Roméo et Juliette, film américain de George Cukor (1936).
- Comme il vous plaira, film américain de Paul Czinner avec Laurence Olivier (1936).
- Macbeth, film américain d'Orson Welles (1948).
- Hamlet, film britannique de Laurence Olivier (1948).
- The Tragedy of Othello: The Moor of Venice, film américain d'Orson Welles (1952).
- Julius Caesar, film américain de Joseph Mankiewicz (1953).
- Roméo et Juliette, film italien de Renato Castellani (1954).
- Richard III, film britannique de Laurence Olivier (1955).
- Le Château de l'araignée, film japonais d'Akira Kurosawa, adaptation de Macbeth (1957).
- West Side Story, d'abord comédie musicale puis film américain de Jerome Robbins et Robert Wise, adaptation de Roméo et Juliette (1961).
- Othello, film britannique de Stuart Burge avec Laurence Olivier (1965).
- Hamlet (Гамлет), film soviétique de Grigori Kozintsev, sur une traduction de Boris Pasternak (1964).
- Falstaff (Campanadas a medianoche), film américain d'Orson Welles, adaptation libre de Richard II, Henry IV et Henry V (1965).
- La Mégère apprivoisée de Franco Zeffireli (1967)
- Roméo et Juliette de Franco Zeffirelli (1968)
- Hamlet, film britannique de Tony Richardson (1969)
- Le Roi Lear (Король Лир - Korol’ Lir), film soviétique de Grigori Kozintsev, sur une traduction de Boris Pasternak, film reconnu comme une adaptation magistrale de la pièce (1971).
- King Lear, film britannique de Peter Brook (1971).
- The Tragedy of Macbeth, film britannique de Roman Polanski (1971).
- Ran, film japonais d'Akira Kurosawa, adaptation du Roi Lear (1985).
- Henri V film britannique de Kenneth Branagh, 1989.
- Rosencrantz et Guildenstern sont morts, film britannique de Tom Stoppard (1991) (depuis la pièce de Stoppard inspirée de l'intrigue de Hamlet).
- Prospero's Books, film britannique de Peter Greenaway, adaptation de La Tempête (1991).
- Hamlet de Franco Zeffirelli (1992) avec Mel Gibson, Glenn Close, Alan Bates, Paul Scofield, Ian Holm, Helena Bonham Carter
- Much ado about nothing (Beaucoup de bruit pour rien), film américano-britannique de Kenneth Brannagh (1993).
- Le Roi lion, de Thomas Schumacher et Sarah McArthur (1994). (adaptation partielle de Hamlet)
- Othello, film britannique de Oliver Parker avec Kenneth Brannagh and Laurence Fishburne (1995).
- Hamlet, film américano-britannique de Kenneth Brannagh (1996).
- Roméo + Juliette de Baz Luhrmann (1996). (transposition moderne de la pièce éponyme)
- Richard III de Richard Loncraine (1996) avec Ian McKellen, Annette Bening, Robert Downey Jr., Kristin Scott Thomas
- Richard II de Deborah Warner (1997) avec Fiona Shaw
- Le Roi lion 2 : L'Honneur de la tribu de Rob LaDuca et Darrell Rooney (1998). (adaptation partielle de Roméo et Juliette)
- Dix bonnes raisons de te larguer d'Andrew Lazar (1999) (adaptation moderne de La Mégère apprivoisée)
- Titus de Julie Taymor, film américain italien (1999) (adaptation moderne de Titus Andronicus)
- Le Songe d'une nuit d'été de Michael Hoffman (1999) avec Michelle Pfeiffer, Rupert Everett, Sophie Marceau
- Peines d'amour perdues de Kenneth Branagh avec Kenneth Branagh
- Le Marchand de Venise de Michael Radford (2004) avec Al Pacino, Joseph Fiennes, Jeremy Irons
- Lettres à Juliette de Gary Winick (2010) avec Amanda Seyfried, Chris Egan, Vanessa Redgrave, Gael García Bernal et Franco Nero
- Gnoméo et Juliette (2011)
La première tétralogie de Shakespeare (Richard III et les trois pièces consacrées à Henry VI)[85] a été condensée en 1963 en un spectacle intitulé Wars of the Roses[86], interprété par la Royal Shakespeare Company. Cette mise en scène a fait l'objet, en 1965, d'une adaptation télévisée diffusée en plusieurs épisodes à la BBC[87],[88].
De 1978 à 1985, la BBC a produit l'adaptation télévisée de 37 pièces[89] de Shakespeare. Cet ensemble unique[90], joué par quelques-uns des meilleurs comédiens britanniques (Derek Jacobi, Anthony Quayle, John Gielgud, etc.), est très fidèle aux textes originaux et propose des mises en scène inspirées de la tradition théâtrale anglaise[91]. Cette série a été diffusée sur France 3 au milieu des années 1980.
- The Fairy Queen, opéra de Henry Purcell (1692), adaptation du Songe d'une nuit d'été
- La Tempête, opéra de Henry Purcell (1695)
- Otello ossia il Moro di Venezia, opéra de Gioachino Rossini (1816)
- Oberon, opéra de Carl Maria von Weber, inspiré du Songe d'une nuit d'été (1826)
- Le Songe d'une nuit d'été (Ein Sommernachtstraum), ouverture et musique de scène de Felix Mendelssohn Bartholdy (1826 & 1843)
- I Capuleti ed i Montecchi, opéra de Vincenzo Bellini, adapté de Roméo et Juliette (1830)
- Le Roi Lear, ouverture d'Hector Berlioz (1831)
- Roméo et Juliette, symphonie dramatique d'Hector Berlioz (1839)
- Re Lear, livret d'opéra inachevé de Salvatore Cammarano et Antonio Somma pour Giuseppe Verdi qui n'en composa jamais la musique (1843-1867)
- Macbeth, opéra de Giuseppe Verdi (1847)
- Hamlet, poème symphonique de Franz Liszt (1858)
- Béatrice et Bénédict, opéra d'Hector Berlioz, librement adapté de Beaucoup de bruit pour rien (1862)
- Roméo et Juliette, opéra de Charles Gounod (1867)
- Hamlet, opéra d'Ambroise Thomas (1868)
- Roméo et Juliette, ouverture fantaisie de Piotr Ilitch Tchaïkovski (1869)
- Ophélie, poème d'Arthur Rimbaud inspiré du personnage d'Ophélie dans Hamlet (1870).
- Otello, opéra de Giuseppe Verdi (1887)
- Falstaff, opéra de Giuseppe Verdi (1893)
- Falstaff, op. 68, étude symphonique en ut mineur d'Edward Elgar (1913)
- Lieder der Ophelia, op. 67, lieder de Richard Strauss sur des textes d'August Wilhelm Schlegel d'après Hamlet (1919)
- Hamlet, musique de scène de Dmitri Chostakovitch (1932 & 1954))
- Roméo et Juliette, ballet de Sergueï Prokofiev (1935)
- Le Roi Lear, musique de scène de Dmitri Chostakovitch (1941)
- Such Sweet Thunder, suite musicale de Duke Ellington (1957)
- Le Songe d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Dream), opéra de Benjamin Britten (1960)
- Macbett, pièce de théâtre d'Eugène Ionesco (Gallimard, 1972)
- Le jour des meurtres dans l'histoire d'Hamlet opus 189, opéra en 5 tableaux de Pierre Thilloy sur un livret de Bernard-Marie Koltès, créé le 23 mars 2011 à l'Opéra Théâtre de Metz.
- Lear, opéra d'Aribert Reimann (1978)
- Hamlet-machine, pièce de théâtre de Heiner Müller (1979) (traduction française aux Editions de Minuit)
- Roméo et Juliette, opéra de Pascal Dusapin (1988)
- Sur la dernière lande, poèmes de Claude Esteban (1996) inspirés du Roi Lear (in Morceaux de ciel, presque rien, Gallimard, 2001)
- Roméo et Juliette, de la haine à l'amour, comédie musicale de Gérard Presgurvic (Mercury, 2000)
- Une tempête, pièce de théâtre d'Aimé Césaire (1997)
- Viol, pièce de théâtre de Botho Strauss (2005) d'après Titus Andronicus
- Roméo et Juliette, les amants de Verone, comédie musicale de Gérard Presgurvic. (2001 et 2011) d'après Roméo et Juliette