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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 11:12
Nirmāṇakāya
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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 11:11
Trikāya
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Le terme sanskrit trikāya (tib. sku gsum) ou triple corps des bouddhas désigne dans le mahāyāna et le vajrayāna trois plans d'expression de l'éveil, ou encore dimensions de la réalité.

Les trois corps dans le Theravāda[modifier]

Le Canon pāli désigne trois corps de Gautama Bouddha :

  • son corps formel fait des quatre éléments (pāli caturmahābhūtikāya), soit le corps historique de Gautama.
  • le corps mental (pāli manomayakāya) par lequel Gautama se rendait dans les royaumes divins
  • le corps de la doctrine (pāli dhammakāya), l'ensemble des enseignements, qui demeurent un certain temps après la mort de Gautama.

Le concept prend de l'importance dans l'école Sarvāstivādin qui reconnaît les trois corps suivants[1] :

  • dharmakāya (corps du Dharma), corps supramondain (lokottara) non physique ;
  • vipākakāya (corps de rétribution) ou Rūpakāya, corps physique ;
  • nirmāṇakāya (corps d'émanation) par lequel Gautama Bouddha manifeste sa détermination (adhiṣṭhāna) à sauver les êtres.

Les adeptes du Theravāda refusent de tels développements ainsi que les développements ultérieurs du Mahâyâna. Selon Môhan Wijayaratna :

Il est possible que cette doctrine ait été créée par les brahmanes qui se sont convertis, un peu malgré eux, au bouddhisme, celle-ci leur ayant été très utile pour y "ranger" leurs anciennes théories théistes. De toute façon, c'est une doctrine complètement étrangère au bouddhisme originel, et dans le Canon pâli il n'y a pas la moindre allusion à un tel concept. En outre la tradition pâli a toujours rejeté l'idée que le corps du Bouddha était surhumain ou qu'il possédait un corps éternel[2].

Les trois corps dans le Mahâyâna[modifier]

On distingue :

  • Le dharmakāya (tib. chos sku, ch. Fǎshēn 法身 ou Zìxìngshēn 自性身 ), corps de dharma, de réalité absolue : la dimension de vacuité de l'Éveil, son essence non-objectale. C'est un corps sans forme, arūpa
  • Le sambhogakāya (tib. long spyod rdzogs pa'i sku, Shòuyòngshēn 受用身) corps de jouissance ou de félicité : C'est le premier des corps formels, enseignant aux grands bodhisattvas et les amenant à la maturation complète de leur bouddhéité[3]. Il est caractérisé par les cinq perfections. Ici jouissance réfère autant à la félicité inhérente à cette dimension, qu'à la jouissance des facultés éveillées, acquises en tant que résultat de « l'accumulation du mérite »[4].
  • Le nirmānakāya (tib. sprul sku, ch.Biànhuàshēn 變化身), corps d'émanation ou d'apparition, incarnation ultimement illusoire se manifestant dans les différents domaines du saṃsāra par compassion pour les êtres animés.

Conjointement ces deux derniers corps sont le rūpakāya, corps formel, c'est-à-dire perceptible.

Exemples variés[modifier]

Les classifications données ci-dessous ne sont vraiment que des exemples plus courants; et dépendant des lignées, et ce dans une même école, on en trouvera d'autres au gré des sources. Principalement, Amitābha, Vajradhara et Vajrasattva peuvent être dharmakāya ou sambhogakāya. Ici, dans l'Ati yoga, on peut considérer que Garab Dorjé (Prahévajra) est le nirmānakāya à l'origine de ces enseignements, mais selon notre source, Vajrasattva est le nirmānakāya du monde des devas, qui les a transmis à Garab Dorjé du monde humain. En retour, par sa réalisation complète de sa bouddhéité, Garab Dorjé a lui-même manifesté l'épanouissement du triple corps.

AOM AH HOUM est le mantra du trikāya, donc l'un des plus importants du mahāyāna. Ces trois syllabes sont des « bījas » c'est-à-dire les « semences », ou « syllabes-essence » condensant chacune des manifestations de l'univers dans la théorie des mantras. Autre exemple, DHI est le bīja de Manjushri, bodhisattva de sagesse.

Aspects de pratique méditative[modifier]

Les trois corps sont en corrélation étroite avec les trois portes (skt. tridvara) :

La doctrine du trikāya, des trois corps du Bouddha, peut certainement être exprimée en termes de corps, de parole et d’esprit, le nirmanakāya représentant son corps Éveillé, le sambhogakāya sa communication Éveillée, et le dharmakāya son esprit Éveillé.[8]

Évolution[modifier]

L'émergence du concept de trikāya suit étroitement l'évolution de la compréhension de la bouddhéité[9]. Dans un premier temps le dharmakāya reste simplement le corpus[10] des enseignements, autre sens de dharma. Avant de mourir Bouddha affirme:

« Par conséquent, Ananda, il vous faut maintenant vivre comme des îles, en étant votre propre refuge et sans que personne d'autre ne le soit, comme si le Dharma constituait une île, avec le Dharma pour seul et unique refuge. [11] »

De son vivant le bouddha Shākyamuni est doué de facultés miraculeuses qui sont encore dans les limites du plein potentiel humain, et Gautama en est la réalisation idéale.

Dans un second temps des divergences apparaissent:

  • Les Sarvāstivādins, distinguant le rūpakāya du dharmakāya, affirment que l'on ne prend vraiment refuge qu'en ce dernier, Gautama étant inaccessible et passé en parinirvāṇa après avoir accompli sa mission.
  • Pour les Mahasanghikas, Shākyamuni, pleinement éveillé, est venu sur terre afin d'enseigner; son éveil à Bodh Gaya, ses activités et sa mort ne sont qu' exemplaires [12], et par là didactiques (upāya). Suite à son vœu de bodhisattva, Shākyamuni était « rené » délibérément pour poursuivre son développement, jusqu'à la pleine bouddhéïté, par laquelle il n'a plus à mourir au sens commun.

Finalement nous arrivons aux conceptions proprement mahāyānistes, avec l'introduction des concepts de:

  • tathatā, l'« être-ainsi » de la nature ultime, au-delà de l'être et du non-être;
  • et de tathāgatagarbha, la « matrice des ainsi-venus », des tathāgatas, le terme par lequel Shākyamuni se désignait lui-même en tant qu'Éveillé.

En identifiant tathatā et dharmakāya, et « puisque la tathata est inhérente à tous les objets et imprègne l'univers entier, le dharmkāya devient un corps cosmique ainsi que le principe supportant tous le phénomènes. C'est pourquoi le dharmakāya est considéré comme le Bouddha[13].», ou plus précisément comme l'ādibuddhā ou « Bouddha primordial».

Dès lors il devient possible de prendre refuge en l'Éveil même (bodhi) sous ces diverses appellations, mais aussi, autre innovation mahāyāniste, dans l'infinité des bouddhas particuliers à travers les univers.

Autres kāyas[modifier]

On rencontre à l'occasion quelques autres kāyas :

  • le svābhāvikakāya (tib. ngo bo nyid kyi sku), corps de nature essentielle, co-émergence spontanée du triple corps.
  • le mahāsukhakāya (tib. bde ba chen po'i sku), corps de grande aisance, ou bonheur, équivalent au vajrakāya, corps inaltérable, litt. de diamant-foudre. (voir Vajra)

En voici un exemple de description :

L'essence de l'esprit de tous les êtres sensibles
Est, depuis le tout début, l'essence des Éveillés.
C-à-d que l'essence de vacuité est le dharmakāya qui ne survient pas,
La pure et distincte luminosité est le sambhogakāya,
La capacité multipliée et désobstruée est le nirmānakāya,
L'indivisible unité des trois est le svabhavikakāya,
Et leur complète immuabilité est le mahāsukhakāya[14].

Sur un plan plus spéculatif, mais d'importance dans la visualisation de mandalas,

  • les quatre corps correspondent aux quatre activités des Bouddhas : pacifier, enrichir, magnétiser ou séduire, et subjuguer.
  • les cinq corps correspondent aux Cinq dhyani bouddhas, eux aussi associés aux activités, augmentées d'une cinquième: accueillir ou accepter. Cette dernière classification donne alors lieu à toute une série de correspondances variées et quelquefois contradictoires, avec les bouddhas, bodhisattvas et parèdres ou dākinis respectifs, les éléments, les directions, les couleurs, bījas, mudrās, etc.

La plus importante de ces séries d'association est celle des Cinq sagesses et de leur distorsions (kleshas) correspondantes. > Pour un survol de ces correspondances voir les tableaux de Cinq dhyani bouddhas et Mani (mantra).

Finalement on distingue encore l'abhisambodhikāya (tib. mngon par byang chub pa'i sku), corps de complet éveil manifesté, par lequel un Bouddha peut émaner un nombre incalculable de nirmānakāyas pour le bénéfice des êtres à guider vers l'éveil, en s'adaptant à la diversité de leurs conditions dans les six destinées, ou domaines d'existence, des paradis jusqu'aux enfers.

Par ironie, Lama Surya Das a forgé le terme neurotikāya[15], corps de névrose, pour désigner l'ensemble des nos attitudes et émotions conflictuelles.

Certains ont voulu voir un parallèle du Trikāya à la Sainte Trinité chrétienne, Jésus, le Verbe incarné, correspondant clairement au nirmānakāya.

Sommaire

 [masquer
Exemples du Trikāya .
Contexte ~> Mahāyāna Uttara tantra[5],[6] Ati yoga[7] Bīja
Dharmakāya Vairocana Amitābha Samantabhadri Samantabhadra AOM
Sambhogakāya Manjushri Avalokiteshvara Vajrayoginī Vajradhara AH
Nirmānakāya Shāntideva Padmasambhava Yeshe Tsogyal Vajrasattva HOUM
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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 11:09
Tathagatagarbha
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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 11:08
Bouddhisme vajrayāna
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Vajrasattva tenant en main le vajra et la cloche

Le vajrayāna est une forme de bouddhisme, nommée aussi bouddhisme tantrique, dont la compréhension nécessite celles du Mahāyāna et du theravāda. Il contient des éléments semblables à l'hindouisme et en particulier au shivaïsme cachemirien. Au Tibet, le vajrayāna et le bön, religion locale, se sont eux aussi influencés réciproquement.

Son nom sanskrit signifie « véhicule » ( yâna) du diamant ou adamantin (vajra), indestructible et brillant comme l'ultime réalité, ou de « foudre », destructrice de l’ignorance, et voie d'une rapidité fulgurante. On appelle aussi ce véhicule mantrayāna et tantrayāna, puisqu’il fait appel aux mantras et tantras; on trouve aussi le nom guhyayāna (« véhicule secret » donc ésotérique, traduit en chinois par mìzōng 密宗 et en japonais par mikkyō).

Il est apparu en parallèle avec l’hindouisme tantrique. Ses premiers textes datent du IVe siècle. Il était déjà bien développé aux alentours du VIIe siècle au nord de l'Inde, particulièrement dans les états d'Orissa et du Bihar.

Il est surtout pratiqué de nos jours dans la région himalayenne (Tibet, Népal, Sikkim, Bhoutan, nord de l’Inde, confins ouest et nord de la Chine). On le trouve aussi en Mongolie et dans quelques régions de la Fédération de Russie (Oblasts d’Amour et de Tchita, Républiques de Touva, de Bouriatie et de Kalmoukie, Kraï de Khabarovsk), ainsi qu’au Japon (Shingon et Tendai). Ce serait la forme de bouddhisme le plus souvent choisie par les non-Asiatiques, devant le Zen. Bien que l'origine soit différente, le Bön tibétain est presque à tous égards un vajrayāna non-bouddhiste.

Principes fondamentaux[modifier]

Selon les Tibétains, le Vajrayāna a été enseigné par le Bouddha Shākyamuni qui a donné trois types d'instructions spirituelles visant à libérer les êtres sensibles de la souffrance et à les conduire à la plus haute perfection de l’esprit : l’Eveil. Cet enseignement est habituellement reconnu sous l’expression "tourner la Roue du Dharma". L'Enseignement du "Premier Tour de la Roue du Dharma", les "Quatre Nobles Vérités", donné au Parc des Daims à Sārnāth, constitue le cœur du Hīnayāna. L'Enseignement du "Deuxième Tour de la Roue du Dharma" donné au Pic des Vautours à Rajagriha (actuelle Rajgir), avait trait à la "Perfection de la Sagesse" (Sanskrit Prajnaparamita) décrivant la véritable nature de la réalité, sans existence autonome de l'ego et du monde, la vacuité (Śūnyatā), au parcours de la pratique du chemin de bodhisattva ; cela constitue le cœur du Mahāyāna. Pour dissiper la contradiction apparente entre les "Quatre Nobles Vérités" qui suggèrent que les phénomènes ont une existence indépendante et la "Perfection de la Sagesse" qui démontre que ces mêmes phénomènes ont une existence interdépendante, le Bouddha a tourné pour la troisième fois la Roue du Dharma, donnant un nouvel éclaircissement de la voie vers l’Eveil. Le Bouddha distingue notamment les enseignements sur la réalité ultime de ceux sur la réalité relative, en fonction de la capacité de compréhension de son auditoire. Cet Enseignement concerne la nature de l’esprit qui est loin d’être néant, cette absence de réalité intrinsèque est dynamique, lumineuse et sage, elle constitue la nature de Bouddha présente chez tous les êtres. Au-delà de toutes notions d’existence et de non-existence, elle est l’union de la sagesse et de la compassion. L'Enseignement du "Troisième Tour de la Roue du Dharma" relie les sutras et les tantras. La voie de la Transformation des Tantras préconise l’emploi de méthodes méditatives et yogiques. La pratique du Vajrayāna nécessite des instructions reçues auprès d'un Lama, car des visions erronées pourront être fatales.

Un vajra rituel, symbole polymorphe, notamment de l'habilité, l'inventivité et l'inflexibilité dans la mise en œuvre du dessein du bodhisattva.

Le Vajrayāna s’inscrit dans le cadre bouddhique et philosophique du Mahāyāna et nécessite une bonne compréhension de la compassion et de la vacuité (shunyata). Dans le Mahāyāna, les pratiquants, en plus du vœu de la libération individuelle, font celui d’aider autrui sur le chemin de l’Éveil. C’est le vœu de bodhicitta, l'Esprit d'Éveil. Cet engagement fondamental est indispensable pour accéder au Vajrayāna. De plus, il convient de réaliser la bodhicitta absolue de la double vacuité du « soi » et des phénomènes extérieurs. La « Vacuité » n’est nullement synonyme de néant. Il s’agit de la réalité absolue de tous les phénomènes : n’existant qu’en interdépendance, ils sont dépourvus d’existence indépendante, leur apparence n’est qu’une réalité relative. Cette dernière réalité, appelée vérité conventionnelle est un piège pour l’ignorant qui prend ce qu'il perçoit pour l’unique vérité, le plongeant dans une illusion qui engendre la souffrance. Pour autant, les réalités absolues et relative des phénomènes sont indissociables. La philosophie de la vacuité n’est ni nihiliste, puisqu’elle admet la vérité relative des phénomènes, ni éternaliste puisque, selon elle, les phénomènes étant par nature interdépendants, ils sont impermanents. Cette vision débouche sur une sagesse infinie qui, alliée à la compassion sans référence, sont les prémices indispensables à la compréhension du tantrisme.

Tandis que les véhicules des sûtras prônent le renoncement aux émotions perturbatrices pour maîtriser l’esprit et parvenir à l'Éveil, le véhicule des tantras préconise l’utilisation du potentiel de ces émotions. Si l’on reconnaît qu’en leur nature profonde les agrégats du « moi », les émotions sont des qualités de la Nature de Bouddha, il est possible de les purifier ou de les transformer en sagesse par divers « moyens habiles ». C’est la voie qui transforme les poisons en remèdes ou catalyseurs. Le vajra, ou sceptre-diamant, symbolise le principe de cette transformation. Les cinq branches du bas représentent les cinq agrégats grossiers du « moi » ou les cinq émotions perturbatrices, avidité, colère, ignorance, orgueil et scepticisme. Les cinq branches du haut symbolisent les cinq Bouddhas ou les cinq Sagesses résultant de la transformation des émotions perturbatrices. Au milieu, la sphère de la vacuité est la clé de la transmutation. Pour atteindre l’au-delà de la souffrance ou nirvâna il n’est plus nécessaire de rejeter le samsâra, le « cercle vicieux » de notre existence conditionnée. L’idée est de transmuter les perceptions impures en visions pures. Le samsâra n’est jamais que notre perception karmique impure, elle-même est le fruit de nos conditionnements et de notre ignorance. Il y a en fait indivisibilité du saṃsāra et du nirvāna. Loin d’être de simples techniques, les moyens habiles sont nés de la pure sagesse des Bouddhas. Très variés, ils comprennent entre autres la visualisation de la déité de pratique, ou Yidam, la récitation de mantras, formules transformant l’essence des déités en sons, l'exposition de gestes symboliques ou mudrā, des rituels complexes, l’élaboration de mandalas, l’utilisation d’objets rituels et de danses sacrées. Les déités Yidam ne sont pas des dieux extérieurs mais des archétypes de l’Éveil, des Bouddhas répartis en cinq divisions ou familles selon leurs qualités respectives.

L’aspirant au Vajrayāna doit choisir avec discernement un maître qualifié à qui il peut accorder toute sa confiance. Celui-ci lui accorde la transmission de pouvoir, ou wang, et les instructions qui lui permettront de pratiquer un sâdhana, ou « moyen d’accomplissement ». Ce sâdhana consistera principalement à visualiser la déité, ou Yidam, et à réciter son mantra, ce qui est un moyen puissant de transformation des caractéristiques émotionnelles ordinaires en sagesse. Quand le yogi réalise enfin que sa vraie nature n’est pas différente de celle de la déité, il atteint la libération.

Ce chemin nécessite la confiance ou absence de doute, la pureté de vision et un lien sacré, ou samaya, parfait avec le maître. Incarnation vivante de la transmission des Bouddhas, détenteur de la Sagesse de tous les maîtres de la lignée qui l’ont précédé, le maître ou Lama, est effectivement indispensable.

Une forme de Mahāyāna[modifier]

Mantra de Tchenrézi (Avalokiteshvara) près du Potala au Tibet
Le texte polychrome à gauche est le premier mantra du bouddhisme tibétain, en sanskrit Mani (mantra) (en tibétain : ༀམནིཔདྨེཧཱུྃ; Wylie : oMmanipad+mehU~M). Le texte monochrome à droite est en sanskrit "Om Vajrasattva Hūm" (tibétain : ༀབཛྲསཏྭཧཱུཾ ; Wylie: oM badzrasatwa hUM), une invocation à l'incarnation de la pureté originelle.

Le Vajrayāna présente les caractéristiques du Mahāyāna dont il est une forme :

  • Le but de la pratique est de développer la Nature de Bouddha (Tathagatagarbha) qui est en soi et d’atteindre l’état de Bodhisattva pour sauver tous les êtres ; importance de la compassion et croyance à la possibilité de dédier ses mérites au bénéfice d’autrui.
  • Du fait de la présence universelle de cette Nature de Bouddha chez les êtres sensibles, les laïques sont également capables d'entreprendre la pratique.
  • Possibilité d’atteindre l’éveil plus rapidement que ne le conçoit le Hīnayāna, dans l’espace d’une vie même pour les mieux préparés.
  • Concept du trikaya ;
  • Importance des sutras du Mahāyāna ;

Le Vajrayāna est souvent décrit comme un véhicule qui est plus rapide que le Mahāyāna et le Hīnayāna pour atteindre l'Eveil, et potentiellement en une seule vie. Comme le Mahāyāna, il se réfère aux pratiques et enseignements du Hīnayāna, qui forme la base de l'Enseignement Bouddhiste. Kūkai, fondateur de Shingon, pense que le Vajrayāna doit être considéré comme un « troisième véhicule » supérieur aux deux autres. En effet, son enseignement, monologue du dharmakāya Vairocana avec lui-même, serait dénué de toute contingence, au contraire de celui des « petit » et « grand » véhicules.

Pratiques[modifier]

La particularité principale du Vajrayāna est le recours aux Tantras ou autres méthodes de méditation yogiques comme le Dzogchen (Mahasandhi, Mahasamadhi ou atiyoga), surtout pratiqué par le nyingmapa et le bön, ou le Mahamudra (Chagchen) des courants Kagyüpa et Shingon.

Ces techniques sont typiquement transmises de maître à disciple. Elles sont en effet considérées comme puissantes, donc dangereuses si elles sont pratiquées de manière inadéquate, et il appartient au maître d’apprécier ce qui doit être enseigné et à quel moment. Les Tantras sont présentés comme relevant d’un niveau supérieur (troisième roue) aux Soutras Hīnayāna (première roue) et Mahāyāna (deuxième roue). Ils auraient été enseignés par le Bouddha historique, mais tenus secrets.

Identification à la déité[modifier]
Bouddha primordial Vairocana au centre d’un mandala taizōkai Shingon

La pratique tantrique la plus générale est l’identification à une déité (être éveillé), censée développer plus rapidement la « Nature de Bouddha » présente en chacun grâce à la perception directe de la béatitude divine libre d’attachements. Cette déité choisie comme support de méditation se nomme yidam en tibétain et ishtadevata en sanscrit. L’identification se fait par le biais de sa visualisation et de celle de son environnement, aidée de supports graphiques (yantras et mandalas), de l’accomplissement de gestes rituels (mudrā) avec des accessoires symboliques, et de la récitations de mantras. Une onction (abhisheka) préalable du maître confère au disciple le pouvoir d’entreprendre efficacement cet exercice.

Cette pratique se nomme dans le Shingon Sanmitsu, les « Trois mystères » (ou les trois moyens mystérieux) : celui du corps (Mudrā), celui de la parole (mantra) et celui de l’esprit (visualisation), qui doivent être parfaitement joints dans la méditation. La plupart des mandalas japonais appartiennent à l’une des deux catégories taizōkai et kongōkai

Déités[modifier]

Le Vajrayana dispose d’un panthéon de déités multiples : Bouddhas, protecteurs ou gardiens, et Bodhisattvas (dont certains patriarches du bouddhisme tibétain). Il ne ne s'agit pas de « déité » au sens habituel, mais de supports de méditation, lesquels sont cependant souvent interprétés par les laïcs comme des « divinités ». Il s’agit de recourir aux apparences pour réaliser l’absence de nature propre du vrai soi. Les figures le plus souvent choisies sont Avalokiteśvara, Tara, Manjusri, Cakrasamvara (Heruka), Vajrayogini (Vajradakini), Vajrakilaya ainsi que les patriarches Hevajra (sakyapa) ou Vajrabhairava -Yamantaka (gelugpa). Certaines figures présentent une forme « courroucée » utile pour stimuler le pratiquant ou canaliser la colère, car on est invité à transformer les émotions et pulsions physiques négatives ou parasites en énergie positive et compassion au bénéfice des autres. Une particularité de l’iconographie vajrayāna est la représentation Yab-Yum de certaines déités, exprimant différentes formes d’unions duelles comme celle de la compassion et de la sagesse.

Les déités principales de Shingon forment un groupe appelé les Treize Bouddhas (Jusan Butsu). Ce sont les cinq dhyani bouddhas Dainichi Nyorai (Vairocana), Shaka Nyorai (Shakyamuni), Yakushi Nyorai (Bhaisajyaguru, Bouddha de médecine), Amida Nyorai (Amitābha) et Ashuku Nyorai (Akshobhya), les sept bodhisattvas Monju Bosatsu (Manjusri), Fugen Bosatsu (Samantabhadra), Jizo Bosatsu (Ksitigarbha), Miroku Bosatsu (Maitreya), Kannon Bosatsu (Avalokiteśvara), Seishi Bosatsu (Mahasthamaprapta) et Kokuzo Bosatsu (Akasagarbha) et enfin Fudô Myôô, qui dans ce système est l’une des formes irritées de Dainichi Nyorai.

Visualisations corporelles[modifier]

Le Vajrayāna fait référence à des visualisations corporelles prenant appui sur les traditions indienne et tibétaine : pranayama, cakras, kundalini etc. La médecine fait d’ailleurs partie des matières enseignées dans les monastères himalayens.

Bénédiction de Trinlay Thaye Dorje, l’un des Karmapas
Initiation et onctions[modifier]

L'adhésion au Vajrayāna requiert une cérémonie d’initiation qui est à la fois une autorisation formelle et un transfert « réel » de qualités subtiles conférés au disciple. Elle est présidée par un Lama ayant l'autorisation d'initier ses fidèles. Le dalaï-lama a effectué des initiations Kālacakra à des centaines de milliers de personnes. Il existe également des onctions propres à certaines pratiques. Les puissances du Bouddha peuvent ainsi être transmises à travers des supports : transfert du nirmāṇakāya par l’eau safranée sacrée contenue dans un vase, du sambhogakāya par un mantra récité avec un mâlâ, du dharmakāya sous forme du Dorjé (ou Vajra) ou d’un autre accessoire rituel.

Les pratiquants laïcs peuvent solliciter, en plus des pouvoirs spirituels, du bien-être matériel et la santé qui leur permettent de bien poursuivre leur pratique. Au Japon, le Shingon est particulièrement connu pour ces prières nommées kaji.

Accessoires rituels[modifier]
Autel dédié au Panchen-lama au Tibet

Dans le Vajrayāna tibétain, les ornements d’autel les plus courants sont des bols d’eau, des lampes à l'huile (traditionnellement du beurre de yack), des lampes en forme de lotus, de l’encens, des tormas (cônes de farine d’orge et de beurre d’origine bön). Les rituels font appel au Vajra (Dorjé en tibétain), foudre ou diamant, qui symbolise la compassion et la méthode, au ghanta (dril bu en tib.), cloche, qui représente la sagesse, au tambour damaru, et au phurpa, dague rituelle, qui pourfend les obstacles.

voir aussi : autel Shingon[1]

Retraites[modifier]

Dans le bouddhisme tibétain, les moines ou les laïcs peuvent effectuer des retraites de trois ans (traditionnellement, trois ans et trois mois lunaires) consacrées à l’approfondissement de certaines pratiques précisées par leur maître. Une fois terminée, ils obtiennent le titre de Lama. Ils s’y préparent par l’accomplissement de nombreux rituels tels que les Ngöndro (les pratiques préliminaires).

Tulkous et réincarnations[modifier]

Une autre spécificité du bouddhisme tibétain est l'existence de lignées de réincarnation que l'on retrouve dans tous les quatre écoles Kagyüpa, Gelugpa, Nyingmapa et Sakyapa. Pour certains grands maîtres, après leur mort, leurs assistants recherchent leurs réincarnations, parfois aidés par des indications qu’ils ont laissées à l’approche du décès. Les exemples les mieux connus sont le dalaï-lama, le Panchen-lama et le Karmapa. D’autre part, il n’est pas rare que des chefs temporels ou religieux soient considérés comme l’émanation d’une déité, Avalokiteśvara, Amitābha ou Manjusri.

Histoire[modifier]

Inde[modifier]

Les origines exactes du tantrisme n’ont pas encore été bien déterminées. Certains pensent qu’il est né dans la vallée de la Swat au Pakistan, d’autres dans le sud de l’Inde. Les premiers textes apparaissent autour du IVe siècle. L’université de Nâlandâ en fut un centre important jusqu’au XIe siècle. Suivant le déclin du Bouddhisme, il disparut au XIIIe siècle jusqu’à l'arrivée d'exilés tibétains à Dharamsala au XXe siècle.

Chine[modifier]

En Chine et dans les pays à forte population chinoise comme Hong Kong, Taiwan, la Malaisie ou Singapour, le bouddhisme ésotérique est communément appelé Tángmì (唐 密) "le bouddhisme secret de la Dynasty Tang» ou Hànchuánmìzōng (汉 传 密宗) "le bouddhisme Secret de la Transmission Han"(Hanmi 汉 密 pour faire court) ou Dōngmì (东 密)"Le bouddhisme secret de l'Est", pour le différencier de son homologue du Tibet.. C'est sous le nom de Mizong (école ésotérique), que le bouddhisme tantrique pénètre au VIIIe siècle grâce à 3 principaux traducteurs, Vajrabodhi (Ch.金剛智) (671–741), Shubhakarasimha (637-735) et Amoghavajra 不空金剛 (705-774), patriarches de Zhenyan 真言 (parole vraie ou mantra). Les empereurs Suzong (r. 756763) et Daizong (r. 763779) lui accordent un grand crédit et place sur ses conseils l’empire sous la protection du boddhisattva Manjusri, faisant du mont Wutai un centre de diffusion tantrique. Mais son implantation sera de courte durée car l’interdiction des religions étrangères décidée en 845 par l’empereur Wuzong lui sera fatale. Néanmoins, Huiguo 慧果, disciple d'Amoghavajra, aura eu le temps d’initier Kūkai qui implantera le courant Zhenyan au Japon sous le nom de Shingon.

Le Vajrayāna réapparaît sous les dynasties Yuan et mandchoue, choisi officiellement par la cour, mais non imposé au reste du pays où le Mahāyāna est prédominant, à l’exception des régions occidentales proches de l’Himalaya. Depuis les années 1950, suivant l’exode des moines tibétains, il se diffuse de nouveau avec un certain succès dans le monde chinois.

Tibet et royaumes himalayens[modifier]
Article détaillé : Bouddhisme tibétain.
Japon[modifier]
Article détaillé : Bouddhisme au Japon.

On retrouve au Japon, outre des écoles du mahāyāna, les écoles tantriques sino-japonaises (environ 20 millions de pratiquants) :

  • le bouddhisme Shingon, école ésotérique implantée au Japon au début du IXe siècle par Kūkai (Kobo Daishi) ;
  • l'école japonaise Tendai (particulièrement le courant Jimmon), dérivée de l'école chinoise Tiantai mahāyāna à l'enseignement de laquelle elle a intégré des éléments tantriques (mikkyō).
Indonésie et Malaisie[modifier]

À la fin du VIIIe siècle, le Vajrayāna s’implante depuis l’Inde sur l’île de Java où est construit le temple de Borobudur. L’empire de Sriwijaya devient un centre de diffusion du bouddhisme tantrique. Atisha y fut l’élève de Serlingpa, prince et moine. L’Islam l'éclipsa au XIIIe siècle.

Mongolie[modifier]

En 1239, les Mongols pénètrent pour la première fois au Tibet dans le cadre de leur encerclement militaire de la Chine. En 1244, le prince Godan invite Sakya Pandita, chef des sakyapa, à se rendre au Kokonor pour reconnaître la suzeraineté mongole sur le Tibet. Celui-ci amène avec lui deux neveux, Drogön Chögyal Phagpa ('Phags-pa; 1235-1280) et Chana Dorje (Phyag-na Rdo-rje) (1239-1267). Le prince manifeste, dit-on, un grand intérêt pour le Bouddhisme et devient un adepte. En 1260, l'année où il devint le Khan des Mongols, Kubilai Khan a nommé Chögyal Phagpa son Régent Impérial. Selon les Mongols actuels, Phagpa fut le premier à "inaugurer la théologie politique de la relation entre l'État et la religion dans le monde bouddhiste tibéto-mongol"[2],[3]. Avec le soutien de Kubilai Khan, Chögyal Phagpa s'est établi ainsi que son école en tant que pouvoir politique prééminent au Tibet. En 1269, Kubilai Khan, donne le contrôle administratif du Bouddhisme en Chine aux lamas sakyapa[réf. nécessaire]. Adopté officiellement par la famille impériale (qui conserve néanmoins les shamans et cérémonies de sa religion traditionnelle), le Vajrayāna se répand chez les Mongols. Des tulkus, chefs de lignages réincarnés, sont découverts parmi eux. Les liens restent autant politiques que religieux, comme en témoigne une intervention militaire à la fin du XVIIe siècle pour mettre en place un nouveau Dalai Lama. De nos jours encore, le Vajrayāna reste pratiqué par la majorité des Mongols.

Exil et diffusion[modifier]

Aujourd’hui, presque tous les grands monastères et chefs de lignages du Vajrayāna tibétain ont leur siège principal au Népal, en Inde, au Sikkim, au Bhoutan ou au Ladakh. Beaucoup (y compris le Bön) ont saisi l’occasion pour propager activement leur enseignement en dehors des régions himalayennes. Si la lignée gelugpa est la plus répandue chez les Himalayens, Karma Kagyu semble avoir une présence internationale plus importante. Le bouddhisme Shingon également se diffuse en dehors du Japon.

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 11:07
Bouddhisme mahāyāna
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Avec le Mahāyanā, la Bouddhéité multiplie ses visages et ses moyens

Le bouddhisme mahāyāna est un terme sanskrit ( महायान ) signifiant « grand véhicule » (chinois : 大乘, dàchéng ; japonais : 大乗, daijō ; vietnamien : Đại Thừa ; coréen : 대승, dae-seung). Le bouddhisme mahāyāna apparaît vers le début de l’ère commune dans le Nord de l’Inde et dans l'Empire kouchan, d’où il se répand rapidement au Tarim et en Chine, avant de se diffuser dans le reste de l’Extrême-Orient. Le Vajrayāna, sa forme tantrique, apparaît en Inde avant le IVe siècle, pénètre au Tibet entre le VIIe siècle et le VIIIe siècle, puis en Mongolie, et, via la Chine où il laisse peu d'influences, en Corée et au Japon à partir du VIIIe siècle.

Caractéristiques[modifier]

Voici les enseignements qui distinguent le mahāyāna :

  • La doctrine de la vacuité, suivant les sutras dits de la prajnaparamita, d'où éclosent, principalement, les écoles philosophiques madhyamaka et cittamātra.
  • La quête de l'Éveil (non plus seulement du nirvāna) dans la motivation altruiste et universaliste de la bodhicitta, que développe le bodhisattva jusqu'à la bouddhéité complète. Pour cette raison le mahāyāna peut aussi être appelé bodhisattvayāna, où l'on parcourt les dix ou treize bhumis, étapes de la voie bodhisattvique; ou encore pāramitāyāna où l'on cultive les six paramitas.
  • La reconnaissance et l'actualisation de la nature-de-bouddha présente en chacun, suivant les sūtras dits du tathagatagarbha, développée en dialectique avec la doctrine du trikāya, où le dharmakāya, «corps de réalité» des éveillés, est identifié à l'essence de tous les phénomènes manifestés. Cette perspective conduit aux enseignements et techniques du vajrayāna puis du mahamudra et du dzogchen.

Rapport au Hīnayāna[modifier]

Le bouddhisme mahāyāna a très graduellement redéfini le bouddhisme d’origine, dont le theravāda actuel ou « doctrine des Anciens » est l’héritier, comme hīnayāna, « petit véhicule », terme un peu condescendant qui veut mettre en évidence le pouvoir salvateur limité à l'adepte lui-même de la pratique traditionnelle, en contraste avec l'idéal du bodhisattva prôné par le « grand véhicule », selon lequel l'adepte s'engage à délivrer, outre sa personne, tous les êtres.

Le nouveau bouddhisme ne s’appuie pas seulement sur les écrits du Bouddha historique, mais aussi sur des textes postérieurs qu’il présente néanmoins comme dictés ou inspirés par Shākyamouni, et même d'autres bouddhas, ainsi que sur des exégèses et les écrits d'autres « maîtres ». Il ne rejette pas les écrits ou pratiques hīnayāna, mais prétend qu'ils correspondent aux besoins de pratiquants moins avancés.

Bien que le mot « schisme » soit couramment employé, jusqu'au VIIe siècle, les moines hīnayāna et mahāyāna pratiquent dans les mêmes monastères, suivant les mêmes règles, et ce dans l'ensemble de la sphère d'influence indienne ; la forme pratiquée est considérée comme un choix personnel.

Origines[modifier]

Le courant mahāyāna émerge à partir du Ier siècle et s’affirme au IIe siècle en Inde du Nord et dans l’Empire kouchan presque simultanément. Le processus exact de sa formation n'a pas encore été éclairci, bien qu’on retrouve des ressemblances doctrinales sur quelques points avec certaines écoles anciennes, ekavyavahārika, lokottaravādin et sautrāntika en particulier ; des notions et pratiques issues de cultures non-indiennes tels que le christianisme ou le gréco-bouddhisme ont dû jouer un rôle.

L’école madhyamaka fondée au IIe siècle par l'Indien Nāgārjuna et son disciple Aryadeva, dont l’influence sera très grande, est la première école proprement mahāyāna, suivie de l'école cittamātra fondée au IVe siècle par les Gandhârais Asanga et Vasubandhu, disciples de Maitreyanatha.

Les premières occurrences des termes « mahāyāna » et « hinayāna » se trouvent dans le Sūtra du Lotus et la Prajñāpāramitā en 8000 strophes (Aṣṭasāhasrikā Prajñāpāramitā Sūtra), qui pourraient remonter au Ier siècle de notre ère, voire au Ier siècle av. J.-C. pour le second.

Il ne faut pas confondre le mahāyāna qui apparaît au début de l’ère chrétienne avec la mahāsanghika, « grande communauté » partisane de réformes, jugée hérétique et poussée à la sécession par les traditionalistes sthaviravādin à une époque plus ancienne, variant selon les sources du concile de Vaisali (IVe siècle av. J.-C.) au concile de Pāṭaliputra (IIIe siècle av. J.-C.). Néanmoins, ces deux courants qui partagent le préfixe « grand » ont sans doute en commun de proposer une forme moins austère et plus accessible à un plus grand nombre. Une des versions du concile de Pāṭaliputra voit dans la mahāsanghika ceux qui contestent la perfection des arhats, une idée que l’on retrouve dans la doctrine mahāyāna.

Diffusion[modifier]

voir aussi : Histoire du bouddhisme et Bouddhisme dans le monde

Le mahāyāna connut au cours du premier millénaire de l’ère chrétienne une phase d’expansion qui le diffusa tout d’abord en Asie centrale, puis dans tout l’Extrême-Orient et en Asie du Sud-Est. La contre-réforme brahmanique en Inde et l’expansion de l’Islam le firent reculer dès le VIIe siècle en Inde et en Asie centrale. En Asie du Sud-Est, il fut progressivement supplanté par le theravāda ; il y a presque disparu après le XVe siècle, à l’exception de la diaspora chinoise et du Viêt Nam, plus influencé par le bouddhisme chinois.

De nos jours le « grand véhicule », formes tantriques comprises, domine numériquement le « petit ». Il est surtout présent en Inde du Nord, en Chine et dans le Sud-Est asiatique (Chan et Jingtu), en Corée (Son, notamment l'école Jogye), au Japon (Zen, Tendai, Nichiren, Terre pure, néobouddhisme). Le vajrayāna qui en est dérivé est présent au Japon (Shingon et certaines formes de Tendai), ainsi qu’au Tibet, dans les régions voisines (Ouest chinois, Bhoutan, Népal) et en Mongolie, sous forme de lamaïsme empreint d'hindouisme, de chamanisme et d'une Bön propre aux peuples tibétains. La grande majorité des nouveaux bouddhistes issus de régions où ce courant spirituel est d'introduction récente choisissent une forme mahāyāna, tantrique ou zen en général.

Enseignement[modifier]

L'absence de nature propre (autrefois limitée à la personnalité) s'étend dans le Mahāyāna à tous les phénomènes. Nāgārjuna ira jusqu'à affirmer que le saṃsāra et le nirvāna sont comme « les deux côtés d'une assiette (ou d'une pièce) ».

Fortement inspirés de l'hindouisme, les préceptes du mahāyāna réintroduisent des idées écartées par le Bouddha, le salut par la dévotion, le ritualisme ou la présence de divinités (yidam), parfois absorbées par syncrétisme à partir d'autres religions, comme le taoïsme ou le shintoïsme. À la rigueur et la discipline personnelle du « Petit Véhicule » (telle est l'expression péjorative des tenants du mahāyāna), le « Grand Véhicule » oppose la compassion (karuna) et l'intercession par les bodhisattvas, dont la sagesse personnelle est utilisée pour venir en aide à autrui, par le biais du transfert de mérites (parinama). En effet, alors que dans la doctrine des anciens le but, pour chacun, est de devenir soi-même un arhat, dans le mahāyāna le développement de la bodhicitta et la pratique du bodhisattva ont préséance. En plus de la prise de refuge, le mahāyāniste peut prononcer des vœux de boddhisattva (pranidhana) où il s’engage à œuvrer après son illumination à la salvation de tous les êtres jusqu’au dernier.

Les laïcs peuvent accéder au nirvāna, à condition qu'ils pratiquent en développant avec foi la bienveillance et la compassion envers autrui, et effectuent quotidiennement les exercices de yoga enseignés par leurs guides spirituels. La notion de tathagatagarbha, « embryon d’être-en-soi » ou « embryon de bouddha », qui serait universellement présent chez les êtres sensibles, conforte cette pratique.

Le Bouddha, personnage historique, devient dans la doctrine des trois corps l'émanation d'un bouddha cosmique comme peut l'être Vairocana, une divinité panthéiste et syncrétique englobant en son sein les anciennes divinités. Ces déités représentent des qualités vers lesquelles doit tendre le pratiquant, le but étant de développer les causes qui vont permettre d'élargir sa conscience et d'établir l'être dans des actes libérateurs de l'attachement au concept du moi.

Il existe différentes façons d'aborder le bouddhisme. Les études de sociologie religieuse semblent indiquer que les pratiquants du mahāyāna, particulièrement les laïques, le considèrent en général comme une religion. Par ailleurs, de par sa large diffusion et son appel universel, le mahāyāna a donné naissance à de nombreuses formes mixtes, mélanges de religion locale et de bouddhisme, parfois appelées « bouddhisme populaire ».

Textes[modifier]

Les sūtras mahāyāna sont très nombreux. Certains (Sūtra du Diamant et Sūtra du Cœur notamment), sont récités quotidiennement dans de grandes parties du monde bouddhiste. D'autres sont plus spécifiquement liés à une école.

Les plus anciennes versions à nous être parvenues sont les traductions chinoises que le moine Lokaksema fit entre 178 et 189 à Luoyang, en particulier le Pratyutpanna Sūtra qui introduit le bouddha Amitābha et les Prajñāpāramitā Sūtras dont font partie le Sūtra du Cœur et le Sūtra du Diamant[1].

Selon certaines sources, un travail de traduction de sūtras du gandhari en sanskrit s’étendant sur 12 ans aurait été entrepris sous le règne de Kanishka Ier (127-147) dans l’Empire kouchan lors d’un concile.

La tradition mahāyāna préconise que Gautama Bouddha a dispensé son enseignement selon les différents degrés d’avancement spirituel de ses disciples. Selon cette perspective, les sūtras hīnayāna, dits « de la première mise en mouvement de la roue de l'enseignement » (premier exposé de la doctrine prononcé au Parc aux daims), sont destinés à un auditoire moins avancé. C'est plus tard, au Pic des vautours, qu'il aurait débuté l'enseignement des textes « de la deuxième mise en mouvement de la roue de l'enseignement  », destinés aux disciples les plus avancés. Néanmoins, l’école Huayan présente le Sūtra Avatamsaka sur lequel elle s’appuie comme le premier dicté par le Bouddha juste après son éveil. Certains considèrent les sûtras dans lesquels le concept de tathāgatagarbha tient une place importante (ex: Lankāvatāra sūtra) comme relevant d'une « troisième mise en mouvement de la roue de l'enseignement». Le vajrayāna reconnaît l’importance des sūtras mahāyānas mais fait surtout appel aux tantras considérés comme plus efficaces.

Quelques textes importants[modifier]

Bien que composés selon les historiens dans les premiers siècles de notre ère, ces sûtras contiennent bien l’enseignement du bouddha :

  • Sūtras tirés du plus ancien corpus mahāyāna, la littérature Prajñāpāramitā insistant sur la notion de Śūnyatā
    • Le Sūtra du Cœur, concis et condensé, est probablement le texte bouddhique le plus connu.
    • Le Sūtra du Diamant, destiné aux mahāyānistes avancés, traite la nature de Bouddha.
  • Le Sūtra du Lotus, écriture importante de certaines écoles chinoises (Tiantai) et japonaises (Tendai, Nichiren), considéré par ces écoles comme le dernier dicté par le Bouddha, summum de son enseignement.
  • Le Sūtra de l'Ornementation Fleurie (Avatamsaka Sūtra), écriture de référence des écoles Huayan (Chine) et Kegon (Japon), qui le considèrent comme le premier témoignage du Bouddha juste après son éveil, donc le plus précieux ; il s’agit d’un ouvrage composite dont certaines sections sont à l’origine des textes indépendants, comme le Sûtra des Dix Terres (Dashabhumikasūtra).
  • Le Sūtra Mahāparinirvāna, un des textes qui expose la présence universelle chez les êtres vivants de la nature de bouddha tathagatagarbha
  • Le Sūtra Shurangama, bien connu des bouddhistes chinois en général et de l'école Chan en particulier.
  • Le Lankāvatāra sūtra, sûtra de référence de la première école Chan.
  • L'Enseignement de Vimalakirti (Vimalakirtinirdesasutra), contient à la fois l’enseignement du Bouddha et celui de Vimalakirti, un laïque à la sagesse exemplaire.
  • Le "Sutra de la lumière dorée" [2]

Les deux textes de base de l’école Shingon sont à la fois des sûtras et des tantras :

Textes d’autres maîtres :

Branches[modifier]

Conclusion[modifier]

Longtemps cantonnés dans des espaces géographiques différents, le mahāyāna et l'école des anciens sont parfois à nouveau en confrontation. Pour le théravāda, la primauté historique est un gage d'orthodoxie envers l'enseignement du bouddha, les changements du mahāyāna étant perçu comme une dénaturation du message originel. Pour les partisans du mahāyāna, le qualificatif hinayāna désigne dans leurs enseignements une spiritualité sèche ou une recherche tournée vers sa seule réalisation personnelle, ce qui selon eux va à l'encontre du but recherché.

Sommaire

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(bouddhistes)
Perfections
 
10 pāramī
dāna
sīla
nekkhamma
paññā
viriya
khanti
sacca
adhiṭṭhāna
mettā
upekkhā
   
 6 pāramitā 
dāna
sīla
kṣānti
vīrya
dhyāna
prajñā
 
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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 11:06
Bouddhisme theravāda
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Le bouddhisme theravāda, en pāli theravāda (« doctrine des Anciens »), en chinois simplifié 上座部佛教 shàngzuòbù fójiào (« bouddhisme du siège d'honneur »), en sanskrit sthaviravāda, est la forme de bouddhisme dominante en Asie du Sud et du Sud-Est (Sri Lanka, Thaïlande, Cambodge, Birmanie, Laos, parties du Vietnam), parmi les Chinois d’Indonésie et de Malaisie ainsi que chez certaines ethnies du sud-ouest de la Chine.

Son implantation en Occident est plus récente que celle des courants zen ou vajrayāna.

Il est l’héritier de la doctrine originelle du Bouddha Shākyamouni. À cet égard, il est apparenté aux courants définis comme hinayāna par le bouddhisme mahāyāna apparu au début de notre ère. Le hīnayāna est une notion proprement mahayaniste. Hinayāna et theravāda sont des termes souvent employés à tort l’un pour l’autre, malgré les objections de nombreux pratiquants du theravāda. La « doctrine des Anciens » s'appuie sur un canon rédigé en pāli nommé Triple corbeille ou Tipitaka, comprenant de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha, recueillies par ses contemporains et retranscrites quelques siècles plus tard.

Moines bouddhistes théravāda à Luang Prabang, au Laos (2009)

Histoire[modifier]

Le terme sthaviravāda apparait tôt dans l’histoire du bouddhisme. Il désigne un ensemble de moines opposés aux réformes proposées par un autre groupe de pratiquants nommé mahasanghika, « grande assemblée », probablement en raison du nombre élevé de ses membres ou peut être pour se démarquer par rapport au bouddhisme originel. Il est difficile néanmoins de déterminer la date exacte à laquelle ils s’opposèrent, car selon les sources il peut s’agir du premier, deuxième ou troisième concile bouddhique, soit de quelques mois à trois cents ans après la mort du Bouddha. D’autre part, les sthaviravādin mentionnés dans l’histoire des conciles bouddhiques ne sont pas forcément les ancêtres directs des theravâdin actuels, même s’ils partagent une appellation similaire et ont en commun l’attachement aux enseignements des origines.

De même, les dates données pour la rédaction du canon pali varient selon les traditions, les périodes proposées s’étendant du premier concile au premier siècle av. J.-C. Cette dernière hypothèse est en général retenue par les historiens modernes pour les premiers textes du Sutta Pitaka et du Vinaya Pitaka, l’Abhidhamma Pitaka étant sans doute plus tardif.

Ce qui semble certain, c’est que l'empereur Ashoka (273-232 av. J.-C.) contribua grandement à la diffusion du bouddhisme en général et du theravâda en particulier, puisque l’histoire de cette tradition commence avec l’implantation de la doctrine à Sri Lanka pendant et juste après son règne. Apparu vers le début de notre ère, le mahâyâna se répandit lui aussi largement en Asie du Sud, mais s’effaça progressivement entre les VIIe et XIVe siècles suivant l’expansion de l’islam et la « reconquête » du monde indien par l’hindouisme.

À partir du XIe siècle, Sri Lanka, terre theravâda, devint la source principale de l’influence bouddhiste en Asie du Sud. Les Môns, installés principalement en Birmanie et dont l'archéologie révèle la présence ancienne dans certaines parties de Thaïlande et du Laos, ont aussi pu jouer un rôle dans sa transmission, car on sait qu'ils l'adoptèrent longtemps avant les autres, bien que la date exacte soit incertaine. Converti par le moine môn Shin Arahan, l'empereur birman Anawrahta (1044–1077) introduisit officiellement le bouddhisme des anciens dans son pays, et de nombreux temples furent construits à Pagan entre le XIe et le XIIIe siècle. Le theravâda fut également introduit vers 1260 dans le royaume Thaï de Sukhothaï et vit son influence grandir durant la période d’Ayutthaya (XIVe-XVIIIe siècle).

La doctrine des anciens continua sa progression vers le Laos et le Cambodge au XIIIe siècle. Plus récemment, on constate depuis le milieu du XXe siècle une résurgence du bouddhisme, dans laquelle le theravâda occupe une place importante, chez les Malais et Indonésiens d'origine chinoise.

Philosophie[modifier]

La doctrine du theravâda explique comment accéder soi-même à la délivrance en devenant un arahant (personne délivrée parce qu'elle a suivi la voie enseignée par le Bouddha sans bénéficier de l'omniscience), un bodhisattva (personne qui cherche absolument à devenir un bouddha pour enseigner en pratiquant les vertus dites pāramita) ou un sambuddha (« bouddha parfait », personne qui, possédant une compréhension parfaite des enseignements du Bouddha, accède à l'éveil et peut enseigner).

Elle rejette catégoriquement l'idée d'un dieu créateur et tout puissant, ainsi que l'idée d'un salut obtenu par la seule dévotion et le culte des reliques. En effet d'après le canon pāli, le Bouddha aurait dit : « On est son propre refuge, qui d'autre pourrait être le refuge » (Dhammapada, XII, 4). Cela signifie qu'on ne peut attendre de personne l'obtention de l'illumination, il faut chercher en soi-même la vérité et pour atteindre ce but suivre le Noble Chemin Octuple.

Praxis[modifier]

Trois jeunes novices dans un temple au Sri Lanka.
Vies du laïc et du moine[modifier]

Pour la doctrine des anciens, le meilleur moyen d'accéder au salut est d'adopter le mode de vie monastique, mais il demeure toutefois accessible à tous. Elle s'adresse donc principalement aux hommes et aux femmes qui renoncent à la vie laïque, elle ne divinise pas le Bouddha et ne croit pas en l'intercession au moyen de bodhisattva sauveurs.

Néanmoins, dans les formes populaires de theravâda, au Sri Lanka comme au Cambodge, le Bouddha est l'objet d'une vénération proche de celle d'un dieu, il y a donc une distinction entre le culte populaire et les spéculations monastiques.

Les tenants du mahâyâna qualifient parfois - à tort - d'égoïste la pratique du theravâda (et du hinayana en général). Cette opinion s'appuie sur des considérations sotériologiques : alors que le but du pratiquant mahâyâna, moine ou laïc, est de devenir bodhisattva pour sauver tous les êtres, le pratiquant theravâda se concentre sur son propre salut, abandonnant les efforts en direction du salut universel à Maitreya, le prochain bouddha. Cependant, le theravâda prône l'amour universel envers toutes les créatures. De plus, ses pratiquants estiment que devenir bodhisattva n'est possible qu'à de très rares personnes, il est donc plus efficace de viser la libération individuelle pour être en mesure d'aider les autres à en faire autant. Enfin, il est absurde de qualifier d'égoïste l'arahant, puisque celui-ci n'a plus d'ego.

Méditation[modifier]

La méditation theravâdine inclut deux pratiques : samatha bhavana et vipassana bhavana.

Samatha, le développement de la tranquillité, mène à l'atteinte des jhanas, de profonds niveaux de concentration. Elle vise également le développement de la bienveillance, de la compassion, du détachement. Ainsi, Metta est le développement d'un sentiment d'amour détaché envers chaque être. Anapanasati est la concentration basée sur la respiration. Anapanasati est cependant parfois employée en vue de la pratique de vipassana.

Vipassana bhavana, la pratique formelle d'une introspection, est parfois décrite selon un ensemble de 18 contemplations, comme la contemplation de l'impermanence. Elle mène à la réalisation de l'état d'arahant.

Ces deux types de méditation sont considérés comme complémentaires : la tranquillité mentale donne la plus grande efficacité à la contemplation, et la contemplation permet d'éliminer les obstacles à la tranquillité mentale.

Réalisation[modifier]

Selon le theravâda, le pratiquant peut atteindre quatre niveaux de réalisation spirituelle :

  • Le sotapanna, premier des êtres nobles, ne renaîtra plus dans les mondes inférieurs, et renaîtra au maximum six fois dans le monde des hommes (ce qui représente donc sept vies au maximum).
  • Le sakadagami renaîtra tout au plus une seule fois dans le monde des hommes.
  • L'anagami ne renaîtra plus que comme deva, et atteindra alors le nibbâna.
  • L'arahanta, ayant atteint le but, s'est définitivement libéré du cycle des renaissances.

Fêtes et pratiques[modifier]

  • Asalha (commémoration du premier sermon du bouddha)
  • Vesak (commémoration de la naissance, de l'éveil et de la mort du bouddha)
  • Uposatha (réaffirmation régulière de la dévotion au dharma et récitation des règles monastiques)
  • Vassa (retraite annuelle de la saison de la pluie)
  • Kathina (offrande annuelle de tissu par les laïcs et confection de nouvelles robes par les moines)
  • Vihara (monastère traditionnel)
Ordination temporaire[modifier]

La pratique de l'ordination est souvent pratiquée selon une philosophie différente de l'ordination religieuse occidentale. Elle peut être temporaire ; un homme peut devenir moine plusieurs fois dans sa vie ou la recevoir sans compter demeurer un bhikkhu sa vie durant.

C'est même une pratique socialement valorisée : les hommes accomplissent leur devoir en devenant moines pendant un temps, avant de revenir à la vie laïque, justement pour se marier.

Ordres theravâdins[modifier]

Différents ordres, appelés nikayas, sont développés - ils ne correspondent cependant pas à des conceptions différentes. Le titre de Patriarche suprême de la Sangha, le plus élevé qui soit, peut être attribué à un moine de tout pays, et de chacun des nikayas qui suivent :

  • Sri Lanka : Siam Nikaya, Amarupa Nikaya et Ramana Nikaya ;
  • Thaïlande : Thammayut Nikaya et Maha Nikaya ;
  • Birmanie : Thudamma Nikaya et Shwekyin Nikaya ;
  • Cambodge : Dhammayutitka Nikaya (ធម្មយុត្តិក និកាយ) et Maha Nikaya (មហា និកាយ).

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 09:49
Dons du Saint-Esprit
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Dans la religion chrétienne, les dons du Saint-Esprit (ou charisme du grec χαρισμα, don) sont des dons de Dieu aux croyants.

Ils ont notamment été exposés par Bonaventure de Bagnorea, un saint catholique.

Dans le catholicisme[modifier]

Dans le catholicisme, le Saint-Esprit est avant tout un don de Dieu, don d'amour (première épître aux Corinthiens). Ce don inclut tous les autres.

Les dons spirituels selon Paul de Tarse, sont décrits dans plusieurs passages du Premier Testament et du Nouveau Testament.

Dans la première épître de Paul aux Corinthiens,

Paul de Tarse décrit la diversité des charismes (sagesse, discours de science, foi, guérisons, puissance d'opérer des miracles, prophétie, discernement des esprits, diversité de langues, et don de les interpréter).
Il fait une comparaison avec le corps : « De même, en effet, que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que tous les membres du corps, en dépit de leur pluralité, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il du Christ. Aussi bien est-ce en un seul esprit que nous avons tous été baptisés en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et tous nous avons été abreuvés d'un seul esprit. » (1Co, 12, 12-13).
Paul de Tarse décrit la hiérarchie des charismes, et fait un hymne à la charité.
« Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert à rien. »
Paul de Tarse établit une hiérarchie des charismes en vue de l'utilité commune.
« Recherchez la charité, aspirez aussi aux dons spirituels, surtout à celui de prophétie. Car celui qui parle en langue ne parle pas aux hommes, mais à Dieu ; personne en effet ne comprend : il dit en esprit des choses mystérieuses. Celui qui prophétise au contraire, parle aux hommes ; il édifie, exhorte, réconforte. Celui qui parle en langue s'édifie lui-même, celui qui prophétise édifie l'assemblée. Je voudrais certes que vous parliez tous en langues, mais plus encore que vous prophétisiez ; car celui qui prophétise l'emporte sur celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n'interprète pour que l'assemblée en tire édification. » (1Co, 14, 1-5)
Au sujet du parler en langues, Paul de Tarse revient sur la nécessité de l'interprétation : « C'est pourquoi celui qui parle en langue doit prier pour pouvoir interpréter. Car si je parle en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence n'en retire aucun fruit. » (1Co, 14, 13-14).

Le catéchisme de l'Église catholique indique que l'Esprit Saint est l'interprète de l'Écriture, et qu'il faut être très attentif aux différents sens des Saintes Écritures[1].

 

Pour plus de détails sur le parler en langues et l'interprétation, voir la glossolalie.

Les Églises du Réveil (renouveau charismatique et pentecôtisme), accordent une importance particulière au parler en langues (surtout selon les chapitres 12 et 13 de la première épître aux Corinthiens).

Nombreux sont les passages des Saintes Écritures où apparaît l'expression « esprit ». L'Esprit Saint est ainsi qualifié, dans la Bible, de différentes manières. Dans le Premier Testament, on parle ainsi d'Esprit de Yahvé, qui se manifeste également par le « bras »[2].

Traditionnellement, le catholicisme a repris les paroles du prophète Isaïe qui annonçait le Messie (Is 11,2, voir chapitre 11 du livre d'Isaïe) :

« Un rameau sortira du tronc d'Isaïe, et de ses racines croîtra un rejeton. Sur lui reposera l'Esprit de Yahweh esprit de sagesse et d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de Yahweh. »

La Vulgate de saint Jérôme a repris ces six dons exposés par Isaïe et a dédoublé l'un des dons ; il y a donc la piété.

La liste traditionnelle des sept dons du Saint Esprit, est attestée en Occident au moins depuis St Ambroise au 4° siècle. Les sept dons du Saint Esprit sont la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. C'est au Moyen âge que s'est formulé la doctrine des dons du Saint Esprit. St Thomas d'Aquin 13° siècle, dans sa Somme théologique a élaboré cette doctrine des dons du Saint Esprit.

  • Intelligence : nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans l’appréhension, par l’intelligence, des vérités spéculatives.
  • Conseil : nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit Saint dans l’appréhension, par l’intelligence, des vérités spéculatives pratiques.
  • Sagesse : nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit dans le jugement, par l’intelligence, des vérités spéculatives.
  • Connaissance : nous rend réceptifs à l’action de l’Esprit dans le jugement, par l’intelligence, des vérités pratiques.
  • Piété : nous rend réceptifs à l’action du Saint Esprit dans les appétits de l’amour des choses qui concernent un autre.
  • Force : nous rend réceptifs à l’action du Saint Esprit dans les appétits de la crainte des choses qui nous concernent.
  • Crainte : nous rend réceptifs à l’action du Saint Esprit dans les appétits du désir des choses nous concernant

Saint Bonaventure (XIIIe siècle) a écrit un livre sur l'Esprit Saint.

Dans le pentecôtisme[modifier]

Le pentecôtisme accorde une importance particulière aux dons de l'Esprit Saint, particulièrement au parler en langues (1 Corinthiens 12 : 4 à 7).

Le pentecôtisme identifie neuf dons :

  • d'une manière quasi systématique du « parler en langues », ou glossolalie, où le pratiquant reçoit le don de prier à haute voix dans une langue étrangère qu'il ne connaît, mais maîtrise dans le choix de pratique ;

On distingue ici deux formes, une quasi systématique et une plus précise qui appelle à un don d'interprétation

  • optionnellement, du « don d'interprétation du parler en langues » consistant à interpréter, dans la langue de l'auditoire, le « parler en langue » décrit ci-dessus ;
  • optionnellement, du « don de prophétie » consistant à parler de la part de Dieu dans diverses formes (révélations, pensées, ...) ;
  • optionnellement, du « don de foi » consistant à recevoir une conviction absolue en rapport avec une situation ou un évènement ;
  • optionnellement, du « don de paroles de sagesse » consistant à donner des paroles inspirées apportant une solution ou un éclairage divin ;
  • optionnellement, du « don de paroles de connaissance » consistant à recevoir des connaissances sur des événements, situations, ... ;
  • optionnellement, du « don de discernement spirituel » consistant à voir dans le monde spirituel (visuellement ou en pensée) Utile pour la détection démoniaque entre autres ;
  • optionnellement, du « don de guérison » consistant à apporter la guérison aux personnes pour lesquelles on prie ;
  • optionnellement, du « don de miracle » consistant à vivre des miracles (créations, recréations, temporalité, ...).

(9 au total).

Voir aussi texte de « La Bible », dans le « Nouveau Testament », dans le livre des « Actes des apôtres » (2:2-4).

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 09:46
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Dans la religion catholique, les péchés capitaux correspondent aux péchés dont découlent tous les autres[1]. Ainsi, le mot capital n'est pas en rapport avec la gravité (par exemple, le meurtre n’y figure pas ; le blasphème non plus)[2]. Il vient du latin caput (« tête »), par comparaison à cette partie du corps qui dirige l’ensemble : le péché capital conduit à d’autres péchés. Pour cette raison, la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin indique que l’appellation de « vices » serait plus appropriée que celle de « péchés ».

Les sept péchés capitaux identifiés par Thomas d'Aquin sont l’acédie (ou la paresse spirituelle), l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l’envie.

Historique[modifier]

Le premier à reconnaître un certain nombre de ce qu'il appelait des passions fut Évagre le Pontique, moine et théologien ascétique (né dans le Pont en 345 - mort en Égypte en 399), élève de Grégoire de Naziance, qui s'est inspiré de listes moins formalisées d'Origène. Évagre divise l'âme en trois parties : partie concupiscible, partie irascible, intellect. De ces trois parties découlent toutes les pensées et passions. Évagre identifia huit passions ou pensées mauvaises (logismoi en grec), sources de tous les paroles, pensées, actes impropres[3] :

Les « concupiscibles », ou désirs de possession 
  • gastrimargia (Cassien : gastrimargia ; gourmandise, ivrognerie) ;
  • philarguria (Cassien : philarguria ; avarice, amour de l'argent) ;
  • porneia (Cassien : fornicatio ; luxure, toutes déviances sexuelles) ;
  • kenodoxia (Cassien : cenodoxia ; vaine gloire, enflure de l'ego).
Les « irascibles », ou privations, frustrations 
  • orgè (Cassien : ira ; colère) ;
  • lupè (Cassien : tristitia ; tristesse)
  • acedia (Cassien : acedia ; acédie, dépression profonde, désespoir)
  • uperèphania (Cassien : superbia ; orgueil)

Exemple de développement sur ce sujet (noter l'absence d'acédie et de luxure, et à la place la rancune et l'égoïsme) :

« Les pensées génériques provenant de la partie concupiscible sont trois : celle de gourmandise, celle d'avarice et celle de vaine gloire, car on désire soit des nourritures, soit de l'argent, soit la gloire ; mais la cupidité, la vaine gloire et les autres pensées de la partie concupiscible sont précédées par l'égoïsme (philautia). Seule la pensée de tristesse ne comporte pas de plaisir. Celle de l'orgueil est sans matières. À celles de rancune (mnèsikakia) et de colère est liée la tristesse. Toutes aboutissent à celle d'orgueil, mais se ramènent à celle d'égoïsme. Celui donc qui n'est pas égoïste est forcément aussi ennemi du plaisir, car devenu maître de lui, il les a évidemment toutes maîtrisées. »

— Chapitres des disciples d'Évagre, ch. 69 (Géhin, p. 166-168)

Cette liste a été revue par Jean Cassien au Ve siècle, puis par le pape Grégoire le Grand (590-604). Grégoire le Grand, dans les Moralia, supprime l'acédie qu'il remplace par l'envie, et déclare l'orgueil roi des vices et le sort de la liste, ramenant ainsi les passions capitales à sept. La liste est définitivement fixée au quatrième concile du Latran en 1215 et consignée par Thomas d'Aquin au XIIIe siècle dans sa Somme théologique. La liste de « sept péchés capitaux » sera répandue par la Contre-Réforme (XVIe siècle).

La doctrine de l'Église catholique[modifier]

Les péchés capitaux[modifier]

La liste actuelle (toujours de sept) est citée par le Catéchisme de l'Église catholique dont la dernière version date de 1997[4]. Cette liste a été influencée par Thomas d'Aquin dans sa Somme théologique (question 84, Prima secundae) au XIIIe siècle. Il y mentionne que certains d'entre eux ne sont pas en eux-mêmes à proprement parler des péchés, mais plutôt des vices, c'est-à-dire des tendances à commettre certains péchés.

  • L’Orgueil (superbia en latin) : attribution à ses propres mérites de qualités ou de comportements qui sont des dons de Dieu (intelligence, vertus, etc.).
  • L’Avarice (avaritia en latin) : accumulation des richesses recherchées pour elles-mêmes.
  • L’Envie (invidia en latin) : la tristesse ressentie face à la possession par autrui d'un bien, et la volonté de se l'approprier par tout moyen et à tout prix (à ne pas confondre avec la Jalousie).
  • La Colère (ira en latin) : produit des excès en paroles ou en actes : insultes, violences, meurtre.
  • L'Impureté ou la Luxure (luxuria en latin) : plaisir sexuel recherché pour lui-même.
  • La Gourmandise (gula en latin) : ce n'est pas tant la gourmandise au sens moderne qui est blâmable que la gloutonnerie, cette dernière impliquant davantage l'idée de démesure et d'aveuglement que le mot gourmandise. Par ailleurs, on constate que dans d'autres langues ce péché n'est pas désigné par un mot signifiant « gourmandise » (gluttony en anglais, par exemple) [5].
  • La Paresse, anciennement l'acédie (acedia en latin). Le Catéchisme de l'Église catholique définit l'acédie, terme disparu du langage courant, comme « une forme de dépression due au relâchement de l'ascèse ». Il s'agit en effet de paresse morale. L'acédie, c'est un mal de l'âme qui s'exprime par l'ennui, l'éloignement de la prière, de la pénitence et de la lecture spirituelle.
Péchés capitaux et péchés véniels[modifier]

Les péchés capitaux sont des péchés de « tête » (capita), cela ne signifie pas qu'ils sont plus graves que d'autres, mais plutôt qu'ils sont à même d'en entraîner bien d'autres.

Les péchés capitaux/non-capitaux ne sont donc pas à confondre avec les péchés mortels/véniels, cette dernière distinction portant sur l'importance réelle du péché, sa capacité à nous couper ou non de l'amour et de Dieu.

Les sept vertus[modifier]

Pour équilibrer, il existe « sept vertus catholiques » : la chasteté, la tempérance, la prodigalité, la charité, la modestie, le courage et l'humilité[6] avec la précision que ces vertus ne correspondent pas exactement à l'inverse des sept péchés capitaux.

Les vertus théologales (d'origine divine), que sont la foi, l'espérance et la charité, sont complétées par les vertus cardinales (d'origine humaine), que sont la justice, la prudence, la tempérance et la force (morale, c'est-à-dire le courage), et qui étaient déjà reconnues par les philosophes.

Les vices et les péchés dans l'art[modifier]

Dans la littérature[modifier]

Les vices ou les péchés ont été très tôt traités sous forme d'allégorie par les auteurs chrétiens, qui s'inspiraient des allégories antiques (La Discorde d'Homère, la Fortune, la Rumeur) décrites par les poètes grecs ou latins. Tertullien est un des premiers à opérer cette conversion de la culture antique, suivi par Prudence, dont la Psychomachia sera longtemps une référence en la matière. La littérature allégorique médiévale non seulement reprend ces archétypes des péchés, mais les multiplie à plaisir, dans des œuvres comme le Livre du cœur d'amour épris, 1457) de René d'Anjou, ou le Livre de la Cité des Dames de Christine de Pizan. La Divine Comédie de Dante elle non plus ne se contente pas des sept péchés mais en décline de nombreuses variations dans la première partie, l’'Enfer. Chaucer charge un curé de les énumérer et de les commenter (« The Parson's Prologue and Tale ») dans Les Contes de Cantorbéry[7].

Au milieu du XIXe siècle, Eugène Sue les traite en feuilleton dans Les Sept Péchés capitaux (1847-1852). Au XXIe siècle, Alcante dans la série de bande dessinée Pandora Box imagine un lien entre les Sept Péchés Capitaux, la mythologie grecque et les technologies contemporaines ou à venir.

Dans les arts plastiques[modifier]
Jacob Matham, l’orgueil, vers 1587

Les sept péchés capitaux ont été une source d'inspiration inépuisable pour les artistes tout au long du Moyen Âge et à la Renaissance. On les trouve dans la sculpture et les peintures qui ornent les églises[8]. On les trouve par exemple sur les chapiteaux des colonnes du Palais ducal de Venise, sur les fresques de Giotto di Bondone (1267-1337), pour la chapelle des Scrovegni de Padoue, (ca. 1305-1306). Aux XVIe et XVIIe siècles, ils inspirent encore des artistes tels que Jérôme Bosch, Pieter Bruegel l'Ancien ou Jacques Callot.

Arts mimétiques[modifier]

Le théâtre médiéval représente les tentations auxquelles sont soumis les héros. Dans The Castel of Perseverance (Le Château de Persévérance), écrit entre 1425 et 1440, on trouve notamment le groupe des sept péchés capitaux. Jusqu'au XVIe siècle, le théâtre populaire anglais met en scène les sept péchés qui font une dernière apparition dans la version remaniée du Faust de Christopher Marlowe, La Tragique Histoire du docteur Faust, dont le texte est publié en 1604.

Au XXe siècle apparaît un des avatars édulcoré de la série dans Blanche-Neige et les Sept Nains de Walt Disney Pictures (Grincheux = la colère). En 1933, c'est au tour de Kurt Weil et de son compère Bertold Brecht qui produisent Die sieben Todsünden, ballet chanté pour cinq voix (une femme et un quatuor masculin) et orchestre. Apparaissent ensuite une série de films à sketchs qui exploitent la série : Les Sept Péchés capitaux de 1952, dont chaque épisode est réalisé par un cinéaste différent, puis en 1962 Les Sept Péchés capitaux, film à sketchs de Philippe de Broca, et encore en 1992 un film à sketchs du même titre de Beatriz Flores. En 1995, le film Se7en suit les traces d'un tueur en série qui utilise le paradigme des sept péchés capitaux pour commettre une série de meurtres effroyables. Le film montre un inspecteur de police lettré se plonger dans la lecture de Dante pour remonter jusqu'à l'assassin.

En 1998, le photographe Bruno Dayan produit une série de photos qui chacune illustre un des sept péchés pour une campagne publicitaire de Louis Vuitton.

En 2001, la série Charmed consacre l'épisode 18 de sa troisième saison au Sept Péchés capitaux. Prue hérite de l'orgueil, Piper de la gourmandise, Phoebe de la luxure et Léo de la paresse.

Les sept péchés capitaux peuvent être représentés par certains personnages de la série Lost : Les Disparus dans la première saison : l'orgueil par Jack, l'envie par Jin, la paresse par Shannon, l'avarice par Sawyer, la gourmandise par Hurley, la luxure par Boone et la colère par les personnages mentionnés (à l'exception de Hurley) et par Charlie et Sayid.

Dans le mangas Fullmetal alchemist d'Hiromu Arakawa , les péchés capitaux sont représenté par sept Homunculus (un être immortel dont le seul trait de caractère est le péché que le Père leur a attribué).

En 2007, la série Les Sept Péchés capitaux, diffusée sur la chaîne Historia, illustre chacun des péchés sur des éléments de l'histoire québécoise.

Positions d'écrivains[modifier]

Paul Valéry[modifier]

Paul Valéry fait remarquer que ces péchés capitaux se neutralisent entre eux dans une certaine mesure. Ainsi l'envie – qui implique jalousie de la position d'autrui – serait relativement incompatible avec l'orgueil. Un orgueilleux estime rarement la position d'autrui comme aussi enviable que la sienne propre (mais il peut jouir de l'abaissement ou du malheur d’autrui). De même l’avarice s'opposerait dans les faits à la pratique de la luxure, etc. Il en arrive à la conclusion que « la perfection du juste est formée de la bonne composition des sept péchés capitaux, comme la lumière blanche de la composition des sept couleurs traditionnelles[9] »[réf. nécessaire].

Georges Bernanos[modifier]

Georges Bernanos estime que le système économique rendra toujours plus rentable le fait de spéculer sur les vices de l'homme que sur ses besoins[10]. Il voit donc la « société marchande » comme un facteur de corruption s'il n'est pas équilibré d'une manière ou d'une autre par une sorte d'idéal. La publicité utiliserait la propension de l'homme aux péchés capitaux ; ceux-ci seraient donc utilisés afin de « servir les ventes ». Il est possible à titre d'exercice de prendre une série de publicités et de voir quel est le (ou quels sont les) péchés capitaux sollicités par chacune : déculpabiliser la paresse (« oubliez vos soucis »), justifier l'orgueil (« parce que je le vaux bien »), exciter la luxure (en général par l'image), réveiller la cupidité (placements financiers ou immobiliers), susciter l'envie (« tous les autres en ont »). L'écrivain Frédéric Beigbeder a développé plus tard cette idée[11][réf. nécessaire].

Divers[modifier]

La liste de péchés capitaux n'a pas été modifiée en mars 2008. Contrairement à ce que certains médias[12],[13] ont pu laisser croire, le cardinal interviewé, monseigneur Gianfranco Girotti, régent de la Pénitencerie apostolique, parlait de la notion moderne du péché et non de nouveaux péchés capitaux. La nouvelle liste proposée comporterait : la pollution, la manipulation génétique, le trafic de drogue, les injustices économiques et sociales ; ces éléments constituant cependant des conséquences et non des causes à proprement parler, ils relèvent en conséquence soit d'une autre classification, soit d'un changement de la terminologie même[14].

Cartographie et sociogéographie du « péché »[modifier]

En mars 2009, l'Association des géographes américains a présenté un travail intitulé One nation, seven sins (Une nation, 7 péchés), à ses près de 6 000 auditeurs lors de son assemblée annuelle. Il s'agissait d'un rendu, sous forme de cartographie SIG, d'une étude des zones géographiques (par comtés) les plus touchées par les « 7 péchés capitaux » aux États-Unis. Ces « péchés » ont été évalués selon des indices calculés d'après les statistiques nationales officielles disponibles[15].

La cupidité a été évaluée par les statistiques d'inégalités de revenu par habitant d'une région par rapport au nombre d'habitants vivant sous le seuil de pauvreté. Un indice d’envie a été calculé sur la base du nombre de vols (dont cambriolage, larcin et vols de véhicule à moteur) par habitant. La colère a été évaluée via le nombre de meurtres, agressions et viols par habitant (données probablement sous-estimées, par sous déclaration dans certaines populations vulnérables et victimes). Le nombre de restaurants, service de livraison ou restauration rapide disponibles par tête d'habitant a servi à évaluer la gourmandise. La luxure a été évaluée par la prévalence des chlamydioses et gonorrhées, de la syphilis et du VIH/SIDA dans chaque comté (indices particulièrement discutables car notamment influencés par les conditions d'hygiène, la pauvreté, la culture, le risque de viol, la drogue et les pratiques sexuelles… mais la prostitution ou le commerce du sexe restent des sujets souvent pudiquement traités et culturellement difficiles aux États-Unis). La paresse a été évaluée en comparant les dépenses faites par individu (pour les arts, spectacles et loisirs) avec le taux d'emploi (indice très discutable puisque confondant culture et paresse). L'orgueil, en tant que racine de tous les péchés, a été calculé et cartographié en agrégeant les indices précédent. La part du sérieux statistique, de l'arbitraire dénoncé, et de l'humour ou de l'« amusement érudit »[16] de cette approche a été laissée à l'appréciation des utilisateurs de ces statistiques. Ce travail décalé a été présenté devant une assemblée d'environ 6 000 géographes venant traiter des questions lourdes de la planète. C'est une cartographie rigoureuse de données ridicules a commenté Abigail Goldman dans le journal[16]. Les auteurs, qui ont aussi classé les grands casinos des États-Unis au regard de ces critères, disent y avoir pris tant de plaisir, qu'ils envisagent de poursuivre cette approche[16].

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 16:37
Possession (anthropologie)
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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 16:37
Ethnologie
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L'ethnologie (ou anthropologie sociale et culturelle) est une science humaine qui relève de l'anthropologie et qui est connexe à la sociologie, et dont l'objet est l'étude comparative et explicative de l'ensemble des caractères sociaux et culturels des groupes humains d'ethnie « les plus manifestes comme les moins avou[é]s »1. À l'aide de théories et concepts qui lui sont propres, elle tente de parvenir à la formulation de la structure, du fonctionnement et de l'évolution des sociétés. Elle comporte notamment deux théories opposées, le fonctionnalisme de Bronislaw Malinowski et le structuralisme de Claude Lévi-Strauss.

Disciplines

Un tribunal, un juge et un avocat aux États-Unis; l'anthropologie juridique est un domaine de l'ethnologie.

L'ethnologie recouvre les disciplines suivantes :

Histoire

L'Ethnologie apparait pour la première fois par le suisse Alexandre César Chavannes en 1787 dans son Essai sur l’éducation intellectuelle avec le projet d’une science nouvelle. L'ethnologie s'est séparé de la littérature et de l'exotisme vers la fin du XVIIIe siècle, avec la fin de l'étranger analysé d'un point de vue encore trop « ethnocentrique ». C'est aussi lors des colonisations et occupations européennes que les sciences ethnologiques se différencient de littérature exotique. Synonyme au début du XIXe siècle de « science de la classification des races », ce terme a marqué, durant toute la première moitié du XXe, et désigne parfois encore l’ensemble des sciences sociales qui étudient les sociétés dites " primitives " et l’homme fossile.

Les premiers ethnologues ont ainsi fructifié à partir des documents rapportés par les explorateurs, ou des officiers militaires, ou encore les négociants, et encore des missionnaires ; mais il a tendance à être substitué par le mot anthropologie, appellation d’origine britannique en France2, science dont l’ethnologie constituerait une partie ou une étape. Et c’est Lévi-Strauss qui fut un des introducteurs de ce mot et du concept dans la tradition intellectuelle française.

Toutefois, dans son sens (restreint) actuel, l’ethnologie enveloppe exclusivement les études synthétiques et les conclusions théoriques, élaborées à partir des documents ethnographiques et orientées plus particulièrement vers les problèmes de diffusion, de contacts, d’origine, de reconstitution du passé. C’est ce sens que les anglais attribuent depuis longtemps au mot ethnology. L’étude des problèmes plus généraux constituerait le champ de l’anthropologie sociale et de l’anthropologie culturelle.

Courants théoriques

Article détaillé : Liste des courants de l'anthropologie.

L'ethnologie dans les sciences humaines

Différences avec la sociologie
Rite d'initiation des WaYao, peuple du Malawi

Historiquement, l'ethnologie diffère de la sociologie en ce qu'elle privilégie non pas l'étude des phénomènes sociaux des pays industrialisés comme le ferait cette dernière, mais au contraire les communautés traditionnelles extra-européennes, qui ont longtemps été considérées comme des « cultures primitives ». Aujourd'hui justement, les ethnologues entreprennent de retrouver ces aspects culturels prétendument « primitifs » dans les sociétés occidentales (la magie3 par exemple), rendant ainsi la frontière entre ces deux disciplines de plus en plus floue : leur objet d'étude — l'humain — est finalement le même.

Lorsque l'on tente de distinguer le plus clairement possible l'ethnologie et la sociologie, le plus aisé est d'insister sur la différence des angles d'approche. Globalement on pourrait alors attribuer à la sociologie les méthodes quantitatives faites de sondages, de questionnaires, d'entretiens individualisés, et un souci prononcé pour la représentativité de telles études ; concernant l'ethnologie c'est plutôt les méthodes qualitatives telles que l'enquête de longue durée et l'observation participante, faisant de la subjectivité du chercheur une réelle base de travail.

Aussi on peut évoquer la considération de la dimension symbolique qui est caractéristique de l'ethnologie : étude des mythes, des rites, et globalement des pratiques et perceptions symboliques du monde environnant. Cette distinction précédente fut résumée par l'ethnologue Jean Poirier : « Nous rappelons que la définition de l’ethnologie a profondément évolué. Il semble qu’aujourd’hui, reconnue comme science des communautés (des groupements centrés sur des motivations traditionalistes), elle mesure mieux ses rapports avec la sociologie, discipline sœur, science des collectivités ( des groupements centrés sur des motivations rationalistes) »4.

Anthropologie, ethnologie et ethnographie

À ce sujet, l'usage est de se référer à la définition de Claude Lévi-Strauss. On pourrait la résumer de la façon suivante : l'ethnographie est une phase de recueil de données principalement, en tant qu'outil de l'ethnologie, elle entretient avec elle le même rapport que la fouille archéologique avec l'archéologie. L'ethnographie fait partie de l'ethnologie, et l'ethnologie de l'anthropologie.

Alors on peut dire que l'ethnologie théorise les descriptions de l'ethnographie dont l'unité d'étude est l'ethnie, groupe humain caractérisé par sa langue et sa culture. Ces deux sciences font en définitive partie de l'anthropologie.

Selon Claude Lévi-Strauss, l'ethnographie est le recueil des données sur le terrain principalement. L'ethnologie est l'analyse de ces données et l'anthropologie est un travail comparatif. Lévi-Strauss est une exception dans le paysage anthropologique. Il a fait très peu de travaux de terrain, contrairement à bon nombre de ses confrères. Il s'estimait faire de l'anthropologie, la dernière phase de sa classification qui selon lui, devait permettre de définir la science sociale de l'étudié.[réf. nécessaire] À son époque, très peu d'anthropologues étaient d'accord avec sa classification. Il en est de même aujourd'hui ; très peu d'anthropologues se reconnaissent dedans. En effet, dans la pratique, ces étapes ne sont pas hermétiques. Lorsque l'on voit quelque chose, on pense à la problématique que l'on pourra développer. De même, lorsqu'on analyse les données, on est déjà en train de les comparer avec ce qui a été appris pendant les études.[réf. nécessaire]

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